Écoutez et regardez Hineni , œuvre du laïc dominicain Kris Oelbrandt

C'est le 7 mars dernier que la composition Hineni de Kris Oelbrandt a été créée au couvent dominicain de Zwolle.

L’œuvre met en musique les neuf manières de prier de saint Dominique. Ces attitudes font partie des rares enseignements que le fondateur de l’Ordre (1170-1221) a laissés il y a plus de huit siècles. Cette musique nouvelle transpose ces attitudes dans le monde d’aujourd’hui : que signifient croire ? vivre la spiritualité ? être réceptif avec son corps ?

L’enregistrement peut être visionné sur YouTube (voir ci-dessus).

« Les manières de prier offrent, à elles seules, un aperçu assez complet des façons dont on peut se tourner vers Dieu », explique Kris Oelbrandt à propos de son oeuvreHineni.

«Quand on écoute ma musique, j’espère que les gens parviennent à méditer, à plonger en eux-mêmes pour parvenir à l’intériorisation. Je leur propose quelque chose, mais je n’impose rien. Je n’appellerais donc pas cela “prêcher”. J’apprécie toutefois le fait d'éveiller et surprendre les gens. »

C'est dans le même couvent où son œuvre a été créée que Kris Oelbrandt s’est engagé, le samedi 25 octobre 2025, dans la communauté des laïcs dominicains des des Pays-Bas (Dominicaanse Lekengemeenschap Nederland, DLN). Des frères et des sœurs ainsi que des laïcs dominicains de Belgique et des Pays-Bas ont accueilli Kris dans la famille dominicaine. Le mot d’ordre de la célébration de profession était : « Me voici ».

Contemplation

La contemplation a occupé et occupe toujours une place essentielle dans la vie de Kris Oelbrandt (52 ans). Pendant de nombreuses années, il a mené une vie contemplative en tant que moine. Elle demeure aujourd’hui le terreau de son travail de compositeur et d’accompagnateur spirituel.

« La forme que prend ton engagement diffère de celle d’autrefois, mais ta vocation demeure. Tu étais moine et tu restes moine ; désormais, tu vivras cette vocation à la manière dominicaine, comme l’un des nôtres. » C’est par ces mots que Jan van Hooydonk, président de la DLN, a invité Kris Oelbrandt à prononcer son vœu. Me voici est - ce n'est pas un hasard - aussi la traduction de l'hébreuHineni, titre de sa composition.

Jacqueline Huizinga, qui présidait la célébration de profession, y fit référence dans son homélie :« Animé du désir de vivre selon l’Évangile, dans l’ouverture et la disponibilité, Kris dit aujourd’hui pleinement : “Me voici…” Et, tout aussi ouverts et vulnérables, nous répondons : “Nous voici…” »

Au cours de la célébration, on lut le passage bien connu de l’Évangile relatant la confrontation entre Jésus et quelques scribes qui lui amènent une femme, selon eux prise en flagrant délit d’adultère. Jésus leur répond avec fermeté : « Que celui d’entre vous qui est sans péché soit le premier à lui jeter une pierre » (Jean 8, 1-11).

Jacqueline Huizinga commenta : « La loi juive condamne, en cas d’adultère, aussi bien la femme que l’homme. Mais ici, aucun homme n’est présent. La femme fut instrumentalisée pour tendre un piège à Jésus. Il ne s’y est pas laissé prendre. Que se passait-il en lui ? Aussi vulnérable que la femme, Jésus l’était lui-même. Ce récit ne parle pas d’une prétendue pécheresse, mais de compassion. Jésus nous montre combien nous sommes liés les uns aux autres dans notre fragilité. »

Un espace pour la compassion

« Cet Évangile offre une perspective sur la vie communautaire religieuse. Il ouvre un espace pour la compassion, un lieu où l’on peut dire : “Me voici”, un espace où nous pouvons rencontrer le Christ dans toute notre vulnérabilité, sans jugement. »

Avec la profession de Kris Oelbrandt, la DLN compte désormais 62 membres. Quinze aspirants suivent en outre la formation initiale de deux ans, en vue d’une éventuelle profession.

Plus d’informations sur Hineni :https://www.dominicanenzwolle.nl/hineni