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Les dernières sœurs de l’Albertushof ont quitté Venlo

Les dernières sœurs Dominicaines de Sainte-Catherine de Sienne de King William’s Town (Afrique du Sud), mieux connues sous le nom de « sœurs de l’Albertushof », ont quitté leur couvent de Venlo (Pays-Bas). Le décès cette année de deux sœurs encore fort actives a nécessité la prise de décisions importantes. Les quatre dernières sœurs ont déménagé fin octobre dans la maison de retraite St-Charles à Heythuysen.

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Couvent Albertushof àVenlo © KNR

Le couvent fait partie d’une congrégation internationale dont le généralat se situe en Afrique du Sud et qui possède des implantations dans plusieurs pays. En 1937, lorsque l’on craignit que des sœurs en Allemagne puissent être menacées par le régime nazi, il fut décidé de fonder un couvent aux Pays-Bas. Les premières sœurs arrivèrent à Venlo en janvier 1939. Elles purent reprendre une ferme des Dominicains et ainsi subvenir à leurs propres besoins.

Maison d’accueil

Pendant la guerre, elles purent rester à Albertushof, alors que la plupart des autres religieuses de la région de Venlo durent quitter leurs couvents. Albertushof devint un lieu pour les réfugiés, les personnes cachées et les blessés. A partir de 1943, il fonctionna comme poste de premiers secours. Ainsi, les sœurs furent un facteur très important dans cette ville éprouvée par la guerre, ce qui leur valut une grande notoriété et une excellente réputation. Par reconnaissance, des personnes cachées firent construire après la guerre une grotte dédiée à la Vierge Marie.

Après la guerre, les sœurs furent notamment actives dans les soins aux personnes âgées à «De Meeuwbeemd ». En 1963, elles ouvrirent une crèche, « Albertus Kleuterhof ». De là naquit «Kindervreugd», un centre pour enfants avec un handicap intellectuel, une initiative unique à l’époque.

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Carte postale du couvent Albertushof des soeurs Dominicaines - © Archives communales de Venlo (NL)

En raison des changements sociétaux dans les années 1990, les sœurs confièrent leur travail à d’autres organisations. Par la suite, et jusqu’à aujourd’hui, elles se consacrèrent surtout à l’accueil de personnes vulnérables, notamment des réfugiés. Dans le domaine pastoral, elles jouèrent un rôle important. Les gens y trouvaient toujours une maison accueillante et une vie spirituelle forte. Après le départ des Dominicains de Mariaweide, elles reprirent les célébrations dominicales, attirant de nombreuses personnes de la ville et des environs en quête d’un lieu dominicain.

Plus de 40 femmes néerlandaises ont rejoint Albertushof au fil des ans. Certaines ont passé plusieurs années comme missionnaires en Afrique. Comme dans de nombreux ordres et congrégations, aucune nouvelle vocation n’est arrivée après les années 1970, rendant nécessaire le départ d’Albertushof.

Leur adresse de contact reste : missiehuisalbertushof@gmail.com

Parmi les médias ayant consacré un reportage au départ des sœurs figurent notamment la Conférence des Religieux établis aux Pays-Bas (KNR) et Omroep Venlo. A cette occasion, sœur Sara Böhmer a expliqué : « Venlo a une très longue histoire dominicaine, avec tous les pères qui y sont passés. Je pense donc que c’est une grande perte. Mais il faut être réaliste, car on ne peut pas maintenir quelque chose sans personne. »

L’article de Jan Kessels constitue une bonne référence sur l’histoire de ce couvent (en néerlandais).

Des projets de construction sont prévus pour le couvent et ses abords. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site (en néerlandais) : albertushofvenlo.nl

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Entrée du couvent Albertushof à Venlo