Quelle curieuse histoire !
Voilà que Jésus fait l’éloge de la malhonnêteté et même de la roublardise. Ce gérant était non seulement convaincu d’avoir dilapidé les biens de son maître, mais il continue à le faire. Certes, certains diront que, en faisant cela, il a soulagé la misère désespérée de plusieurs personnes, celles qui ont des dettes d’argent. Plusieurs passages de l’Écriture font référence à la situation désespérée des créanciers. Certains même étaient mis en prison et devaient y rester jusqu’au moment où ils rendraient l’argent emprunté. Comment pouvaient-ils faire cela s’ils étaient bloqués au fond d’une geôle, sans pouvoir travailler, ni trouver un quelconque moyen de gagner de l’argent ?
Le gérant malhonnête, lui, avait trouvé une astuce inattendue. Il s’était rapproché non pas de personnes riches et influentes qui pourraient l’aider et le protéger, comme un juge qu’il aurait soudoyé pour étouffer l’affaire ou un riche propriétaire terrien qui l’aurait pris sous son aile et sa protection. Non, ce gérant malhonnête avait choisi les gens les plus pauvres, déjà écrasés par la misère, sans grand espoir de s’en sortir, mais toujours sensibles aux petits signes d’amélioration. Quand un homme est en train de se noyer, il s’agrippe à tout ce qui pourrait le sauver.