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Répertoire
Philippe Henne
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Assomption de la Vierge Marie

Quand nous voyons la Vierge, nous voyons comment nous serons. La Vierge jouit déjà de tous les privilèges qui seront accordés à tous les saints, à tous ceux qui ont fait de Dieu la référence au cours de leur vie.

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Santa Maria, Trastevere, Crédit photo : Lawrence Lew op

Le plus impressionnant est certainement le fait qu’elle ait été emportée au ciel avec son âme et son corps. Cela montre l’infini respect que Dieu a pour notre corps.

Souvent nous avons l’impression que Dieu veut briser le corps humain, en faire une chose écrasée par les mortifications et les privations. Mais alors pourquoi son Fils est-il venu sur terre et a-t-il pris notre chair ? Pourquoi Jésus a-t-il été accusé par les pharisiens d’être un goinfre et d’être un ivrogne alors qu’il partageait la table des publicains et des pécheurs, sans oublier qu’il avait non seulement participé aux noces de Cana, mais qu’il avait aussi changé l’eau en vin afin que les convives puissent continuer à faire la fête ? Pour Dieu, le corps humain est une belle chose, tout d’abord parce que c’est lui qui l’a créé, ensuite parce qu’il a voulu que son Fils ressuscite avec son corps.

Ce sera donc avec notre corps que nous pourrons participer à la gloire du ciel.

C’est notre corps qui a reçu les premières caresses de notre mère, qui a découvert les merveilles de la création, qui a connu les premiers émois amoureux. Notre corps est la porte d’entrée par laquelle Dieu peut nous manifester son affection, soit directement par sa Parole et par son eucharistie, soit indirectement par les gestes d’amitié et de tendresse que nous avons reçu pendant notre enfance, mais aussi maintenant à l’âge adulte.

S’il en sera ainsi, c’est parce que le Christ, le premier, est ressuscité avec son corps et que, le premier, il est monté au ciel avec son corps ressuscité. Il est allé chercher sa mère sur la terre pour l’installer dans le ciel à côté de lui, à la fois pour lui dire merci et pour nous permettre de nous approcher de Dieu.


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Basilique Santa Maria sopra Minverva, Rome - crédit photo : Lawrence Lew op

Car Marie n’est pas en train de goûter pour elle toute seule cette grâce merveilleuse d’être auprès de Dieu. Elle symbolise l’Église, toute l’Église, celle du monde entier, et aussi notre petite Église paroissiale du dimanche matin. C’est déjà maintenant que nous pouvons, imparfaitement et de façon incomplète, goûter la tendresse de Dieu pour chacun d’entre nous. Quand nous sommes rassemblés dans la prière et dans l’eucharistie, nous recevons déjà la grâce du Saint-Esprit qui nous remplit de joie, la joie de découvrir tous les jours l’immense amour qui nous est offert et que nous pouvons partager avec tous nos frères et soeurs.

Rien ne pourra détruire la Vierge Marie qui est au ciel. De la même manière, rien ne pourra détruire notre communauté dominicale, ni l’Église universelle, si, comme la Vierge Marie, nous prions avec les apôtres et que nous méditons dans notre coeur les merveilles que le Seigneur a faites pour son humble servante et pour chacun d’entre nous.

Alors, oui !, à ce moment-là, nous pourrons comme Marie exalter le Seigneur, exulter en Dieu notre Sauveur. Nous pourrons alors faire comme elle : nous précipiter vers nos frères et soeurs pour les aider et les soutenir comme Marie l’a fait pour sa cousine Élisabeth.

C’est comme cela que Marie nous prend sous sa protection et nous conduit vers le Père.

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Crédit photo : Lawrence Lew op