L’Évangile d’aujourd’hui est encore une fois une énigme.
Comment le Christ le Fils de Dieu, venu réconcilier les hommes avec son Père, peut-il être source de haine et de division ? Comment pouvons-nous prier et adorer un dieu de guerre et de conflits ? C’est bien plutôt le contraire que nous recherchons : un dieu de paix et de réconciliation. Comment le Christ, lui qui était venu guérir les malades, appeler les pécheurs, comment peut-il dire maintenant : « Je suis venu apporter non pas la paix, mais la division » ?
Une des clés pour répondre à cette question se trouve peut-être dans la trahison de Judas. Ce n’est pas Jésus qui chasse Judas, c’est Judas qui quitte Jésus, qui le trahit, qui ira de lui-même à la mort. Jésus n’était pas là pour le condamner. Il lui avait simplement dit : « Va où tu veux aller. » C’est comme une mère qui voit son enfant se droguer. Elle a tout fait pour le retenir, mais il a continué sa descente aux enfers. Ce n’est pas elle qui l’a chassé. C’est lui qui a rompu toutes les amarres et a laissé le vaisseau de sa vie s’engager dans le naufrage de sa mort.
Oui, le Christ nous met toujours devant le choix de la vie ou de la mort.
C’est comme dans un couple, dans une famille. Il y a des gestes, des décisions qui conduisent à la rupture, comme il y a des attitudes qui peuvent conduire à la résurrection. C’est comme, dans la Bible, lorsque cette femme fut prise en flagrant délit d’adultère. Les pharisiens voulaient appliquer la loi : elle devait mourir par lapidation. Et Jésus n’avait rien dit : il avait laissé la porte ouverte à la vie, à une nouvelle vie.