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Répertoire

Ignace Berten

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Partage des biens | Barnabé, Ananie et Saphira


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Photo: Pixabay

Actes des Apôtres 4, 32 - 5, 11

32 La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. 33 C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. 34 Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, 35 et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun. 36 Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit : « homme du réconfort ». 37 Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des Apôtres.

01 Un homme du nom d’Ananie, avec son épouse Saphira, vendit une propriété ;
02 il détourna pour lui une partie du montant de la vente, de connivence avec sa femme, et il apporta le reste pour le déposer aux pieds des Apôtres. 03 Pierre lui dit : « Ananie, comment se fait-il que Satan a envahi ton cœur, pour que tu mentes à l’Esprit, l’Esprit Saint, et que tu détournes pour toi une partie du montant du domaine ? 04 Tant que tu le possédais, il était bien à toi, et après la vente, tu pouvais disposer de la somme, n’est-ce pas ? Alors, pourquoi ce projet a-t-il germé dans ton cœur ? Tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu. » 05 En entendant ces paroles, Ananie tomba, et il expira. Une grande crainte saisit tous ceux qui apprenaient la nouvelle. 06 Les jeunes gens se levèrent, enveloppèrent le corps, et ils l’emportèrent pour l’enterrer. 07 Il se passa environ trois heures, puis sa femme entra sans savoir ce qui était arrivé. 08 Pierre l’interpella : « Dis-moi : le domaine, c’est bien à ce prix-là que vous l’avez cédé ? » Elle dit : « Oui, c’est à ce prix-là. » 09 Pierre reprit : « Pourquoi cet accord entre vous pour mettre à l’épreuve l’Esprit du Seigneur ? Voici que sont à la porte les pas de ceux qui ont enterré ton mari ; ils vont t’emporter ! » 10 Aussitôt, elle tomba à ses pieds, et elle expira. Les jeunes gens, qui rentraient, la trouvèrent morte, et ils l’emportèrent pour l’enterrer auprès de son mari. 11 Une grande crainte saisit toute l’Église et tous ceux qui apprenaient cette nouvelle.

Partage des biens | Barnabé, Ananie et Saphira

Les Actes évoquent le style de vie de la première communauté réunie autour des apôtres. C’est une forme de révolution : la communauté demande le partage des biens de sorte qu’il n’y ait plus de pauvres en son sein. Cet idéalisme utopique n’était pas très prudent : plus tard, Paul à dû organiser des collectes pour soutenir la communauté devenue trop pauvre.

Le récit des Actes rapporte un épisode assez étrange. Ananie possède un champ et le vend. « Il détourna une partie du montant de la vente, de connivence avec sa femme, et il apporta le reste pour le déposer aux pieds des apôtres. » Pierre lui reproche alors d’avoir caché la vérité concernant cette vente : « Tu n’as pas menti aux hommes, mais à Dieu. » Ananie s’effondre et meurt sur le coup. Sa femme, Saphira, arrive peu après et déclare que la somme remise correspond bien à la vente. Elle aussi s’effondre et meurt sur place.

À première lecture, on croit comprendre que Pierre leur reproche de ne pas avoir tout donné, donc de ne pas avoir joué le jeu de la communauté. Mais le reproche est plus précis : tous les deux, s’étant mis d’accord là-dessus, ont menti. Ils auraient dû dire la vérité : peut-être avaient-ils une raison de garder une partie de la somme ?

La vérité dans les rapports entre les personnes et vis-à-vis de la communauté est une condition fondamentale d’appartenance. Mais n’est-ce pas aussi une condition majeure de toute vie en société dans la dignité, alors que pullulent des fakes news et que des dirigeants répandent des vérités alternatives, que ce soient Trump, Poutine ou Orban ?

Ce récit des Actes nous invite, pour le bien de nos communautés et pour le bien de la société, à être éthiquement vigilants sur l’exigence de vérité.