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Répertoire

Didier Croonenberghs

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« A qui irions-nous ?»

Jean 6, 60-69

« A qui irions-nous ?»

<<Tu as des paroles de vie éternelle »dit Pierre à Jésus. C’est la première fois dans l’évangile Jean que Pierre se transforme ainsi en porte-parole des douze ! La question de Jésus est bien adressée aux disciples, mais c’est Pierre qui répond.Il y a dans sa réponse comme une assurance, une évidence.« A qui irions-nous d’autre ?»Comme s’il n’y avait pas d’autre choix.Comme si l’avenir semblait tout tracé !

Comme Pierre, nous nous comportons parfois comme si l’avenir nous était connu, ou comme si certains choix étaient des évidences... Mais Jésus —qui vient de multiplier les pains— ne veut pas que l’on s’attache à lui en raison des miracles et de l’intérêt que l’on peut trouver à le suivre. Il sait que le chemin qu’il propose n’a rien d’une évidence. C’est un chemin intranquille et Pierre ne le réalise pas. D’ailleurs l’évangile précise que « beaucoup de disciples ne marchaient plus avec Jésus ».



« Vivre une telle ouverture consiste à accueillir la vie du Christ, à espérer la vie d’un monde nouveau que nous ne maîtrisons pas.»

Et nous, comme regardons-nous notre avenir ?

Face à l’inconnu de Dieu, il y a ceux qui croient savoir. Et ceux qui savent croire. Il ne s’agit pas d’attendre passivement ce que nous croyons savoir, mais de savoir croire activement en un avenir inconnu. Car la véritable attente ne connaît pas ce qu’elle attend. La véritable attente se laisse surprendre par la vie. Vivre une telle ouverture consiste à accueillir la vie du Christ, à espérer la vie d’un monde nouveau que nous ne maîtrisons pas.

« A qui irions-nous ? » Aujourd’hui encore, il s’agit peut-être d’apprivoiser le temps et notre mortalité. Pour faire dès aujourd’hui ce que nous ne pourrons peut-être pas faire plus tard. « A qui irions-nous ? » Soyons alors de ces veilleurs, ces marcheurs, qui portent au monde un regard nouveau. Notre présent deviendra alors une aventure.