Le Verbe s'est fait chair. Dans l'expérience indicible de la foi, y a-t-il plus belle phrase que celle-là ? Vivre avec cette conviction intime que Dieu a choisi de partager notre condition humaine. Que la vie vaut à ce point la peine d'être vécue, qu'il a décidé de l'incarner. Que notre corps est la plus belle enveloppe que nous ayons reçue pour accomplir notre destinée. C'est sans doute pour cette raison que ce dernier a choisi de l'inhabiter le temps d'une existence terrestre.

Mais il y a plus que cela, Dieu s'est non seulement fait chair, mais il a habité parmi nous. Ce qui reviendrait à dire que Dieu a déménagé. Oui, vous entendez bien, il a déménagé. Il a quitté son Ciel pour venir sur notre terre. Oh, il n'avait pas pris grand-chose avec lui. Juste un peu de sa divinité. Dieu s'est fait donc proche, c'est-à-dire qu'il s'est fait le prochain de ses créatures. Dieu vient à nous. Il n'est plus une divinité indéfinissable. Il est l'un de nous. Son incarnation est sa mise au monde qui permet par ricochet la mise à Dieu de l'être humain. Par l'incarnation du Fils, nous partageons une condition humaine commune empreinte de divinité dans l'Esprit. En étant l'un des nôtres, nous sommes devenus un peu de Lui.

La distance nous séparant l'un de l'autre est à ce point infime. En d'autres termes, nous sommes les prochains de Dieu tellement celui-ci s'est fait proche de nous puisqu'il inhabite en nous. C'est cela la mise à Dieu de tout homme, de toute femme. Cette mise à Dieu nous est confirmée dans l’événement de la résurrection qui se réalise en chacune et chacun de nous.