Dieu a tellement aimé le monde

Stimulant éclairage !

L’évangéliste Jean prolonge ici le dialogue entre un notable juif, pharisien, du nom de Nicodème et Jésus, par une réflexion en trois questions. D’abord : comment accueillir le fait que ‘Dieu se révèle dans notre histoire à travers l’incarnation de Jésus’, le « fils de Dieu, l’unique engendré » (Jn 3, 16b.18d) ?

Ensuite, sommes-nous conscients que Dieu l’’a donné’ (16b) et ‘envoyé’ (17a // 8,42) véritablement ‘par amour’ du ‘cosmos’ (16a. 17a.17b.17c), pour que ce ‘monde soit sauvé par Jésus’ (17c) ? En ce cas le don de l’amour de Dieu est tout le contraire de la fin d’une vie.

Enfin, que veut dire « juger » ? (18) La fonction du juge n’est pas de condamner mais d’estimer. Venu apporter la liberté et l’amour Jésus fait un focus sur la réalité. Avec la venue de Jésus dans le monde, ce n’est pas la condamnation qui vient, ni une chape de plomb, mais bien toute la lumière ! Et comme la lumière de son jugement est féconde, son jugement est une mise en lumière de ma vie, en pleine clarté. Il s’agit ici d’une franche lucidité et non pas d’une condamnation anticipée, « car Dieu a tant aimé le monde » (16a). Et grâce à ce travail de conscience en toute lucidité, nous pourrons nous aimer et aimer les autres. En accueillant la lumière de Dieu, en lui faisant confiance !

Jésus affirme que ce sont nos œuvres accomplies en Dieu qui vont être manifestées, non pas nos petits arrangements personnels ou tranquilles compromis. Nicodème s’engagera dès lors pour Jésus.

Avec Marion Muller-Collard, comme elle a écrit dans son livre « Éclats d’Évangile » (Labor et Fides, 2017 – Bayard-Poche, 2020, p.418), nous pouvons redire ceci à Dieu : « ton regard ne me dévisage pas dans ma misère, mais sans cesse à nouveau m’envisage ».