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Répertoire

Ignace Berten

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Je suis la résurrection et la vie

Jean 11, 19-27

La maison de Béthanie où réside une famille, Marthe, Marie et Lazare, est un lieu où Jésus aime bien se retrouver. Cette famille, ce sont vraiment des amis pour lui. Mais voici que Lazare tombe malade et meurt assez rapidement. Jésus est averti du décès et il se rend à Béthanie. Selon l’évangile de Jean, Marthe et Marie sont très différentes. Marthe est toujours dans l’action, Marie est bien plus calme et plutôt contemplative.

Quand Marthe apprend que Jésus approche, elle court à sa rencontre. Et elle se plaint, en reprochant à Jésus de ne pas être venu à temps pour guérir son frère. Se noue alors un étonnant dialogue au sujet de la résurrection.



Ici et maintenant dans les relations, au cœur du quotidien, la vie peut s’élargir, devenir une véritable vie plus libre, plus heureuse.

Jésus dit à Marthe que Lazare ressuscitera, selon la foi commune. Oui, dit Marthe, au dernier jour. Mais Jésus déplace le sens de cette affirmation, en disant qu’il est lui-même la résurrection et la vie et que celui qui croit en lui ne mourra pas. Marthe dit qu’elle croit à cette parole, en reconnaissant que Jésus est le Christ, Fils de Dieu.

Que nous dit saint Jean à travers ce récit qui se conclut par la résurrection de Lazare ? Il nous dit deux choses. Oui, nous pouvons croire que la mort n’a pas le dernier mot pour nous : une vie tout autre, que nous ne pouvons pas nous représenter, nous sera offerte par Dieu auprès de lui. Mais la foi en la résurrection n’est pas seulement une ouverture et une attente de cet au-delà de la mort. La résurrection commence ici et maintenant : elle s’offre à nous comme un don de vie dans la mesure où nous accueillons pleinement l’évangile dont Jésus a été le porteur. Ici et maintenant dans les relations, au cœur du quotidien, la vie peut s’élargir, devenir une véritable vie plus libre, plus heureuse. Jésus en donne le signe. Lazare le mort est lié de bandelettes, comme paralysé. Jésus demande qu’on le délie : ces bandelettes qui le lient sont signe de ce que, vivant, il était d’une certaine manière paralysé. Jésus invite à ce qu’on le délie, c’est-à-dire qu’on lui offre la possibilité de vivre vraiment dans la liberté. Ce passage de l’évangile ne nous invite-t-il pas à délier ce dont souffrent aujourd’hui certaines personnes et qui les empêchent de vivre vraiment ? Et à l’occasion n’avons-nous pas nous-mêmes besoin d’être déliés afin d’être davantage des vivants ? Pour saint Jean, ces libérations dans le quotidien sont des anticipations de la résurrection que nous espérons. En ce sens, elles sont déjà des résurrections dans la vie présente. Elles sont l’expression de la foi qui anime un amour véritable porteur de vie.