Dans les versets d’aujourd’hui, Jean insiste, et l’on pourrait dire lourdement, sur la mort de Jésus. Il construit son récit pour qu’il n’y ai aucun doute : il est bien mort, comme n’importe quel humain. Non pas comme n’importe quel humain, pire, comme un moins que rien. Jean insiste sur les signes de mort : briser les jambes accélère la mort par asphyxie quand on est pendu sur une croix. Ce n’était pas nécessaire pour Jésus, il était déjà mort. Ensuite, il parle du coup de lance qui perce le côté de son corps. Pas de doute : Il est bien mort. Il n’y a pas de surpercherie, de macabre tour de passe-passe comme ses détracteurs ont pu le dire après. Il a vécu son humanité jusqu’au bout.
En insistant, Jean nous prépare à la profondeur de ce qui va suivre, l’absence du corps au matin de Pâques. Sans mort de Jésus et mort réelle, on ne peut pas parler de résurrection.
Il nous faut donc passer par le vendredi saint, par le silence et le vide, le doute et le questionnement sur la vie que le Christ a partagé avec nous et sur le sens de notre vie pour faire ce saut de confiance en la résurrection et en l’amour du Père au-delà de la mort. C’est pour que nous croyons que Jean insiste lourdement. Sans mort de Jésus, pas de résurrection, pas de souffle d’espérance, cette brise légère qui me fait croire que l’amour est plus fort que la mort et que toute vie est don !