Une foule est excitée et pleine de violence. Alors, pour la calmer, Jésus se baisse et se met à écrire avec son doigt sur le sol. Ce n'est pas parce qu'il veut écrire quelque chose que Jésus se penche. Non, je pense plutôt que c'est parce qu'il se penche qu'il se met à écrire dans la poussière. Il s'est penché pour tout simplement éviter le regard de cette foule aux yeux injectés de sang. En effet, si Jésus avait posé son regard sur eux, ceux-ci n'auraient vu que leurs yeux de haine à eux, ils n'auraient plus vu son regard à lui tel qu'il était réellement. Ils auraient transformé le regard du Christ en un miroir de leur propre colère. C'est leur provocation, leur défi qu'ils liraient dans le regard de Jésus, si paisible soit-il en réalité. Ils se sentiraient provoqués en retour.
La femme adultère
Jean 8, 1-11
«Si Jésus avait posé son regard sur eux, ceux-ci n'auraient vu que leurs yeux de haine à eux, ils n'auraient plus vu son regard à lui tel qu'il était réellement.»
L'affrontement ne pourrait plus être évité et il entraînerait probablement ce que Jésus s'efforce à tout prix d'éviter : la lapidation de la femme. Jésus évite donc jusqu'à l'ombre d'une provocation. Agissant de la sorte, il peut alors leur dire : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». Revenons à cette première pierre. Celle-ci n'est pas une pierre parmi d'autres ; elle est décisive parce qu'elle est la plus difficile à jeter. En effet, la première pierre est la seule à ne pas avoir de modèle. En attirant l'attention sur cette fameuse première pierre, Jésus en fait un véritable obstacle à la lapidation. Plus ceux qui songent à jeter la première pierre se rendent compte de la responsabilité qu'ils assumeraient en la jetant, plus il y a des chances que cette fameuse première pierre leur tombe des mains. Cette responsabilisation empêche tout être humain d'entrer dans l'escalade, dans le cercle vicieux de la violence. En ce temps de Pâques, si la violence nous envahit : abaissons-nous et prenons conscience de l’impact d'une première pierre. Celle-ci nous tombera des mains et nous retrouverons la paix.