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Répertoire

Le pain de la vie

Jean 6, 48-58

Jean-Pierre Binamé

Avec quoi, avec qui nourrir sa vie ?

Ce passage est là pour nous interpeller en profondeur. Qu’est-ce qui nourrit nos vies, les rend vraiment vivantes et fécondes ? Vouloir être le meilleur, celui que tout le monde admire pour ses actions et son engagement ? Rester fidèles aux croyances et aux rites de nos parents?

« Moi, je suis le pain pour la vie » fait dire l’évangéliste à Jésus. « Celui qui me fait confiance et vit comme moi, celui qui croit et qui fait confiance, celui-là, il a la vie pour toujours, il peut vivre vraiment ».

Les deux phrases veulent dire la même chose. Pour s’écarter des chemins de mort, il faut suivre le même chemin que Jésus, celui de la confiance au plus grand que tout. Bien sûr, on n’évitera pas de mourir à la fin de sa vie. Mais on vivra une vie tellement vraie et profonde qu’elle sera comme vivre sans fin au présent, qu’elle sera un éternel présent, un cadeau au monde qui n’a pas de fin.




“La chair de Jésus, ce n’est pas que ses muscles, ses os, ses organes, c’est tout ce qui le constitue, son être en totalité.”

Il est donc question de faire de la vie de Jésus son seul aliment ; car manger sa chair et boire son sang n’est pas un rite anthropophage. C’est répondre à l’invitation de s’imprégner totalement de Jésus, l’absorber au plus profond de nous-même, ne faire plus qu’un avec sa façon de vivre,. « Je vis mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi » écrira un jour Paul de Tarse aux Galates qu’il a convertis.

La chair de Jésus, ce n’est pas que ses muscles, ses os, ses organes, c’est tout ce qui le constitue, son être en totalité: quelqu’un pétri de confiance qui nourrit d’espérance ceux qui sont affamés et à bout de forces, quelqu’un par qui les paralysés se relèvent. Son sang, ce n’est pas que le liquide rouge qui coule dans ses artères, c’est la force de vie qui circule en lui et qui étanche la soif de ceux qui sont assoiffés d’un peu d’amour, de justice, de vérité, de paix.

A nous de prendre au sérieux cet incroyable cadeau, ce don prodigieux que nous offre son exemple de vie, à nous de mâcher et mastiquer ce pain pour la vie, d’en faire notre seule nourriture