Jésus ne s’intéresse pas à la question des autorités de Jérusalem : « Es-tu oui ou non le Messie, le descendant de David qui reçoit l’onction pour accéder à la fonction royale ? ». Ce qui compte pour lui, ce n’est pas le pouvoir, mais témoigner, par tout ce qu’il fait, qu’il agit au nom de son Père, c’est ne faire qu’un avec sa source la plus intime, la faire connaître et la révéler par toutes ses pores, par le moindre de ses gestes : « Moi et le Père nous sommes un ».
C’est dans l’évangile de Jean que le mot « Père » apparait le plus souvent dans la bouche de Jésus; dans les trois autres évangiles, Jésus ne l’utilise qu’avec ses disciples, dans l’intimité. A son époque, le père est considéré comme le principal référent parental, ce n’est ni la mère, ni les deux parents. « Abba » ou « Père » est une appellation très familière, qui pourrait apparaître contradictoire avec un Dieu absolument transcendant.