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Répertoire

Noces de Kana

Jean 2, 1-11

Dominique Olivier

Etre mère !

Qui ne connaît pas le récit des noces de Cana ! De quelle noce s’agit-il en fait ? Le récit, comme toujours hautement symbolique dans Jean, est très avare de détails et met le focus sur ce qui se passe autour de la noce.

Dans ce récit, la mère a une place capitale, fait rare dans les Evangiles : pour une fois, on voit Marie, directement en interaction avec son fils mais tout du long du récit Jean l’appelle la mère et pas Marie. C’est la fonction maternelle de donner la vie, dans le sens de nourrir la vie qui est mise en avant et pas la personne de Marie.




“Les mères ou ceux et celles qui occupent cette fonction mystérieuse et précieuse, peuvent confirmer leurs enfants dans leur potentialité, leur liberté, leur vie.”

« Ils n’ont plus de vin ». Marie est sensible au manque de vin, pas au manque de choses élémentaires de la vie, comme le pain ou l’eau, non, Marie est sensible au manque de fête et elle interpelle Jésus qui fait une réponse étonnante. Il la remballe. Mais le plus étonnant est dans la réaction suivante de la mère « ce qu’il vous dira, faites-le ». Quelle confiance en Lui ! Qu’a-elle compris de Lui ? C’est là réellement qu’elle met le Christ au monde. N’en est-il pas toujours ainsi des mères ? N’est-ce pas leur rôle de sentir, soutenir, développer le meilleur de leur enfant pour qu’il prenne son envol et vive ce qu’il doit vivre. Accepter que son enfant se lance dans la vie pour la réalisation de son destin propre et pas du sien, en ce compris les difficultés, et jusqu’au tragique de l’existence. Voilà une belle image de mère qui confirme ce qu’elle a compris de son fils. Les mères ou ceux et celles qui occupent cette fonction mystérieuse et précieuse, peuvent confirmer leurs enfants dans leur potentialité, leur liberté, leur vie. Jésus qui est pourtant le fils de Dieu, nous le savons et Jean veut l’affirmer, se laisse interpeller, confirmer par sa mère dans cette magnifique relation. C’est elle qui lui ouvre le chemin.

Bien sûr la suite du récit de Jean reste hautement symbolique : les jarres de purification destinés aux juifs vont explosées en vin de la fête pour tous. J’aime que ce premier signe dans l’Evangile de Jean, ce seul miracle, soit un geste de fête, de rassemblement. Puissions-nous croire que nous pouvons interpeller le Christ, à la suite de Marie, pour qu’il transforme l’eau de notre quotidien en vin de la fête !