"Vous valez... ce que vaut votre coeur."

Le coeur, c’est l’ouverture de tout l’être à l’existence des autres, la capacité de les deviner, de les comprendre. Une telle sensibilité, variée et profonde, rend vulnérable. C’est pourquoi certains sont tentés de s’en défaire en se durcissant.

Aimer, c’est donc essentiellement se donner aux autres. Loin d’être une inclination instinctive, l’amour est une décision consciente de la volonté d’aller vers les autres. Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donner gratuitement, aimer jusqu’au bout. Cette dépossession de soi, oeuvre de longue haleine, est épuisante et exaltante. Elle est source d’équilibre. Elle est le secret du bonheur.

On ne peut aimer à l’essai.

Vous l’avez dit vous-mêmes, s’aimer entre homme et femme, entre jeune homme et jeune fille, c’est respecter l’autre dans son corps, son coeur, sa liberté ; c’est le recevoir avec admiration comme un don de Dieu, c’est l’aimer différent, avec l’intention de tout faire pour le rendre heureux et meilleur ; c’est s’unir pour créer une famille.

L’autre doit être aimé pour lui-même, pas comme un objet de plaisir. Un tel amour s’apprend patiemment ; il demande des sacrifices, il est fait pour durer.

Si Dieu exige une fidélité totale, c’est qu’elle est possible. Si Jésus en a fait un sacrement, à l’image de son amour indissoluble pour l’Eglise, c’est que sa grâce ne fera jamais défaut.

L’acte qui unit l’homme et la femme en une seule chair est si grand et si fort qu’il exprime l’alliance totale de deux personnes ; il perd son sens en dehors de cette alliance, scellée dans le sacrement.

De même qu’on ne peut vivre seulement à l’essai, ni mourir à l’essai, on ne peut aimer vraiment à l’essai. Ce serait confondre l’expérience prématurée de la jouissance avec le don de soi dans l’amour lucidement consenti pour toujours. Le problème est de se préparer à ce don de soi, au niveau du coeur et de la volonté.