De la réflexion à la pratique
Le Secrétariat du Synode a établi pour les trois années à venir un plan d’action concret. Le pape a appelé l’Église universelle à traduire les intuitions du synode en initiatives locales rendant la vie communautaire plus transparente, plus participative et plus missionnaire.
Les cinq grands objectifs de cette phase sont :
1. Mettre en pratique la synodalité – traduire les décisions du synode en actions concrètes.
2. Former une culture synodale – apprendre à écouter, à discerner et à assumer ensemble la responsabilité.
3. Favoriser la communion – encourager l’échange et la collaboration entre diocèses et régions.
4. Stimuler le renouveau pastoral et missionnaire – ne pas seulement transformer les structures, mais convertir les cœurs.
5. Accompagner, évaluer et persévérer – veiller à ce que le processus ne s’essouffle pas, mais s’enracine durablement.
Au fil de nos sessions, ces thèmes revenaient sans cesse. Nous avons réfléchi à la manière de mettre en œuvre, à l’échelle locale, cette manière d’être Église : comment gérer de façon féconde les tensions internes d’une paroisse, associer activement les jeunes à la prise de décision, ou encore rendre la formation théologique plus accessible aux laïcs.
La tonalité du pape : humilité et espérance
L’homélie du pape lors de la messe de clôture à Saint-Pierre a été l’un des moments les plus saisissants. Il a parlé de l’Église comme d’une communauté d’amour :
« La règle suprême dans l’Église est l’amour. Personne n’est appelé à dominer ; tous sont appelés à servir. Personne ne détient la vérité entière ; nous devons la chercher ensemble, guidés par l’Esprit. »
Il a invité à rêver d’une Église humble : non fière comme un pharisien, mais inclinée pour laver les pieds de l’humanité. Une Église qui ne juge pas, mais qui accueille ; qui ne se replie pas sur elle-même, mais qui écoute Dieu et le monde.
Cette image - d’une Église qui écoute plutôt que de parler, qui sert plutôt que de gouverner - peut sembler idéaliste, mais elle repose sur des racines théologiques profondes. Elle rappelle le Concile Vatican II (1962-1965), qui décrivait l’Église comme un « peuple de Dieu en marche ». Ce qui était alors une vision prend aujourd’hui une forme concrète.
Une rencontre avec le monde
Entre les différentes sessions, nous avons également rencontré l’ambassadrice des Pays-Bas auprès du Saint-Siège, Madame Annemieke Ruigrok. Elle a souligné à quel point ce mouvement d’écoute et de dialogue est également perçu à l’international, ainsi que le rôle de l’Église comme interlocuteur sur la scène mondiale.
Nous avons en outre participé à une rencontre de la School for Synodality du Royaume-Uni, un réseau de catholiques enthousiastes qui apprennent comment les processus synodaux peuvent se développer dans les paroisses. Leur enthousiasme était communicatif. Nous avons rapporté quelques belles idées afin de voir comment les adapter aux Pays-Bas.
Le samedi matin, nous avons passé en pèlerinage la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre : un chemin symbolique qui fait ressentir ce que signifie être « ensemble en chemin ». Pas de résultat immédiat, mais un mouvement commun.