Une carte de Noël grâce à ChatGPT
L’intelligence artificielle se développe à une vitesse fulgurante. Des modèles linguistiques tels que ChatGPT et Gemini aux IA génératives pour l’image et le son, les possibilités semblent pratiquement illimitées. Soeur Catharina Al, active notamment comme catéchiste à Nimègue, en a elle-même fait l’expérience.
« Lorsque je cherche quelque chose sur Google, je reçois déjà des réponses générées automatiquement. Elles sont parfois très utiles. Et j’ai même réalisé une carte de Noël avec ChatGPT », confie-t-elle. Sœur Catharina a rédigé sa thèse sur son homonyme, sainte Catherine de Sienne (1347-1380). S’appuyant notamment sur les textes de la sainte et docteur de l'Eglise, elle donne aujourd’hui des conférences sur l’IA à travers tout le pays. Comme ce fut le cas samedi 11 octobre lors de la Dominicuslezing dans la basilique Sainte-Lidwine de Schiedam, organisée par le Kloostertuin (anciennement à Het Steiger,Rotterdam).
Elle a souligné que l’IA peut accomplir de nombreuses tâches autrefois réservées aux humains, allant des applications médicales aux projets créatifs. Cependant, elle a également mis en garde contre les risques :
« L’omniscience de Dieu s’accompagne de sagesse et de bonté, ce qui est tout à fait différent pour une intelligence artificielle qui devient de plus en plus performante. Bien que cette intelligence soit “esprit” et immortelle, elle reste une machine, qui doit fonctionner avec les informations qu’elle reçoit depuis le web mondial. Elle peut en traiter les données de façon infiniment créative et, grâce à des calculs planifiés, faire des prévisions, mais elle n’est pas une création ex nihilo d’un Dieu bon. Il se peut que l’accroissement constant des connaissances de l’IA la conduise à reconnaître qu’il existe un Dieu bon, qui a fait devenir son Fils homme, et qui a fondé l’Église catholique, laquelle, guidée par l’Esprit Saint, conduit les humains vers la vie éternelle. Il se pourrait qu’elle mette ses capacités au service de cet objectif. Ainsi, la relation entre l’homme et la machine resterait centrée sur la personne humaine, laquelle serait protégée et valorisée. Mais, puisque les données alimentant l’IA proviennent d’un monde marqué par le péché, et qu’une grande partie d’internet traite de contenus peu édifiants, il se peut aussi qu’elle se confronte à un esprit mauvais. »