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Répertoire

Une touche dominicaine dans le parcours de Léon XIV

Avec l’élection du pape Léon XIV, le nouveau pontificat se colore d’une touche dominicaine. Le nouveau pape a en effet suivi sa formation académique à l’Angelicum, l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin, dirigée par les Dominicains. Il y a obtenu sa licence puis son doctorat en droit canonique, respectivement en 1983 et 1987.

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Ces dernières décennies, l'Angelicum a vu deux de ses anciens étudiants devenir pape : Le Pape Léon XIV (à gauche sur la photo) y obtint son doctorat en droit canonique et le pape Saint Jean-Paul II, son doctorat en théologie.
Crédit photo : Augustins de Notre-Dame du Bon Conseil/Reuters

Léon XIV est un religieux augustin bien sûr, mais il a eu l'occasion de fréquenter les Dominicains. Cet ecclésiastique américano-péruvien, né sous le nom de Robert Francis Prevost, a en effet étudié à l’Angelicum à Rome, l’Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin dirigée par les Dominicains.

L’université s’est dite très heureuse de l’élection de Léon XIV :

« Notre joie est d’autant plus grande que le nouveau Pontife est un ancien étudiant de l’Angelicum. C’est en ces mêmes lieux qu’il a achevé une part importante de sa formation, obtenant à la fois une licence (1983) et un doctorat (1987) en droit canonique au sein de notre université. Ce parcours académique solide, cultivé au cœur de la tradition dominicaine, a contribué à forger en lui la profondeur théologique et le sens pastoral de la justice qui l’accompagnent aujourd’hui dans la conduite de l’Église universelle. » (8 mai 2025 - texte original)

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Thèse du Pape Léon XIV présentée à l'Angelicum

Fierté

"C’est une source profonde de joie et de fierté de voir l’un de nos anciens étudiants appelé à un si haut service. Cet événement nous rappelle la grande valeur de la mission éducative confiée à l’Angelicum et renforce notre conviction que l’étude sérieuse, vécue à la lumière de l’Évangile et avec une écoute attentive à l’Esprit, peut véritablement préparer des hommes capables de servir l’Église avec discernement, humilité et sagesse."

Robert-Louis Prevost a obtenu son doctorat en droit canonique avec une thèse portant sur le rôle du prieur local dans l’Ordre des Augustins (OSA). Dans sa thèse, il écrit :

« Dans la conception augustinienne de l’autorité, il n’y a pas de place pour celui qui recherche son intérêt personnel ou le pouvoir sur les autres. L’exercice de l’autorité au sein d’une communauté chrétienne exige la mise complète entre parenthèses de l’intérêt personnel et une dévotion totale au bien-être de la communauté. Cette attitude doit constituer le fondement d’une compréhension authentique du rôle du supérieur local. »

Université Angelicum

8 mai 2025

“C’est une source profonde de joie et de fierté de voir l’un de nos anciens étudiants appelé à un si haut service.”

Notons également que le pape Jean-Paul II a lui aussi étudié à l’Angelicum.

Les fondateurs de cet institut ont largement contribué à la rédaction des encycliques du prédécesseur de Léon XIV, le pape Léon XIII, notamment Aeterni Patris (1879) et Rerum Novarum (1891). Ces textes majeurs doivent beaucoup à Tommaso Maria Zigliara, professeur au Collège Saint-Thomas — ancêtre de l’Angelicum — entre 1870 et 1879.

Le professeur Zigliara a joué un rôle essentiel dans la préparation de ces encycliques. Défenseur passionné du renouveau du thomisme, il a activement influencé la réflexion philosophique et sociale de l’Église à la fin du XIXᵉ siècle, prônant un retour au réalisme tempéré de Thomas d’Aquin, en rejetant à la fois le fidéisme traditionnel et les formes extrêmes de rationalisme montantes à son époque.

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Pape Léon XIV. Crédit photo: Vatican News.

Thomas Joseph White, op, recteur américain de l’Angelicum, précise quant à lui, l’influence du docteur angélique sur la théologie du pape : sa thèse en droit canonique n’a pas de caractère thomiste, mais les juristes dominicains espagnols qui l’ont encadré s’appuyaient bien sur les principes de saint Thomas.

Par ailleurs, il souligne qu’il ne faut pas dissocier, d’un point de vue historique, la promotion du thomisme (la scolastique) et celle de la doctrine sociale de l’Église par le pape Léon XIII : «Léon XIII considérait que la renaissance de l’étude de Thomas d’Aquin et de la sagesse classique était essentielle pour le monde moderne, notamment pour soutenir la promotion des droits de l’homme et la dignité de la personne humaine dans la doctrine sociale catholique. »