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Répertoire

Myriam Tonus

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Discours de Paul


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Photo: Pixabay

Actes des Apôtres 13, 44-52

Discours de Paul

44 Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. 45 Quand les Juifs virent les foules, ils s’enflammèrent de jalousie ; ils contredisaient les paroles de Paul et l’injuriaient. 46 Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C’est à vous d’abord qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes. 47 C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » 48 En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants. 49 Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. 50 Mais les Juifs provoquèrent l’agitation parmi les femmes de qualité adorant Dieu, et parmi les notables de la cité ; ils se mirent à poursuivre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. 51 Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium, 52 tandis que les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit Saint.

Une occasion manquée

Vous souvenez-vous de l’affrontement qui vit Pierre et Jean arrêtés par les autorités religieuses parce qu’ils avaient fait une guérison et, surtout, qu’ils annonçaient au peuple la vie selon Jésus ressuscité ? Eh bien ce n’était que le premier épisode d’une histoire appelée, disais-je alors, à se répéter indéfiniment. Cela se passait à Jérusalem et nous voici aujourd’hui à Antioche dans l’actuelle Turquie. Paul et Barnabé ont fait un discours fort à la synagogue et à nouveau, ceux qui les ont entendus affluent. Au point que la semaine suivante, c’est « presque toute la ville », dit le texte, qui se rassemble pour les écouter encore. Même cause, mêmes effets ! Ce succès de foule irrite au plus haut point les Juifs proches du pouvoir. Les masques tombent : ils sont enflammés de jalousie… Enragés par leur dépit de se voir ainsi détrônés de leur pouvoir illusoire, ils n’hésitent pas à passer aux injures, à la contradiction – éternelle réaction de qui se voit mis à nu par des paroles de vérité.

Cette vérité que les apôtres placent devant leurs yeux, c’est qu’ils sont passés à côté du salut qui leur était pourtant destiné depuis toujours. Jésus lui-même, au début de sa vie publique, semble réserver son annonce au peuple élu. Mais voilà, en refusant d’accueillir son message de vie, c’est comme si ses adversaires s’étaient condamnés eux-mêmes à une forme de mort spirituelle. Qu’à cela ne tienne, continuent Paul et Barnabé : vous ne voulez pas la vie en abondance ? Elle sera apportée à d’autres qui l’accueilleront mieux ! Encore une fameuse gifle pour le pouvoir religieux en place ! Que des païens, des non-Juifs aient accès à la vie selon Dieu, c’est proférer un sacrilège. Et à nouveau, plutôt que de faire un retour sur eux-mêmes, les chefs des Juifs ne trouvent rien de mieux, pour extérioriser leur colère, que d’essayer de trouver des agitateurs parmi les gens « bien placés », dont des femmes, qui semblaient avoir une influence non négligeable…

Mais cette fois encore, le Souffle de Dieu, fidèlement présent, inspire aux apôtres la seule décision de sagesse qui vaille, que l’on trouve dans l’évangile de Mathieu au ch. 10 : « Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds. »