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Répertoire

Patrick Lens

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Envoi de Barnabé et Paul en mission


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Photo: Wikimedia

Actes des Apôtres 13, 1-12

01 Or il y avait dans l’Église qui était à Antioche des prophètes et des hommes chargés d’enseigner : Barnabé, Syméon appelé Le Noir, Lucius de Cyrène, Manahène, compagnon d’enfance d’Hérode le Tétrarque, et Saul. 02 Un jour qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, l’Esprit Saint leur dit : « Mettez à part pour moi Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » 03 Alors, après avoir jeûné et prié, et leur avoir imposé les mains, ils les laissèrent partir. 04 Eux donc, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie et de là s’embarquèrent pour Chypre ; 05 arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean-Marc comme auxiliaire. 06 Ayant traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils rencontrèrent un mage, un faux prophète ; c’était un juif du nom de Barjésus, 07 qui vivait auprès du proconsul Sergius Paulus, un homme avisé. Celui-ci fit venir Barnabé et Saul car il avait le désir d’entendre la parole de Dieu.

08 Alors, en face d’eux se dressa Élymas « le mage » – car ainsi se traduit son nom –, qui cherchait à détourner le proconsul de la foi. 09 Mais Saul, appelé aussi Paul, rempli d’Esprit Saint, le fixa du regard et dit : 10 « Toi qui es plein de toute sorte de fausseté et de méchanceté, fils du diable, ennemi de tout ce qui est juste, n’en finiras-tu pas de faire dévier les chemins du Seigneur, qui sont droits ? 11 Maintenant, voici que la main du Seigneur est sur toi : tu vas être aveugle, tu ne verras plus le soleil jusqu’au moment fixé. » Et aussitôt tombèrent sur lui brouillard et ténèbres ; il tournait en rond, cherchant une main pour le guider. 12 Alors le proconsul, ayant vu ce qui s’était passé, devint croyant, car il était frappé par l’enseignement du Seigneur.

Envoi de Barnabé et Paul en mission

Un jour, les disciples jeûnaient et se réunissaient devant le Seigneur. Deux choses ressortent. Les premiers chrétiens jeûnaient. Jeûner, c'est créer un vide, mais c'est aussi avoir quelque chose d'urgent. Et les premiers chrétiens en savaient quelque chose. Après tout, ils étaient régulièrement persécutés. Pourtant, nous voyons que l'objet de leur prière commune était différent de la peur qu'ils ressentaient ou du souci de la stratégie qu'ils devaient adopter pour survivre. Jeûner, c'est peut-être aussi se libérer d'un comportement de survie, de la peur, pour pouvoir s'ouvrir à autre chose: la vision de Dieu. Et ça, c'est la deuxième chose qui ressort: les premiers chrétiens tenaient des réunions "pour le Seigneur ", “devant” le Seigneur: c'est comme si leur lieu de réunion, peut-être une petite pièce un peu banale, quelque part derrière un bâtiment, était un temple, où l'on sentait la sainteté et la présence de Dieu.

Quand on est profondément touché par la sainteté de Dieu, par sa présence, on ne se préoccupe plus du tout de soi-même. Avec la venue inattendue de l'Esprit à la Pentecôte, l'attention s'est complètement déplacée. Les disciples n'étaient plus attachés à la peur, ni à la douleur ou au chagrin qui les avaient frappés à cause du rejet et de la mort de Jésus. C'est l'Esprit lui-même, venu sous forme de vent et de feu, qui déterminera désormais le sujet de leurs réunions. Pouvons-nous imaginer cela?

Apprendre à entendre la voix de l'Esprit est tout un art. Le meilleur outil est le consensus, mais pas dans un sens politique. Il ne s'agit pas de savoir qui a raison, qui a l'autorité; la meilleure façon d'écouter l'Esprit collectivement est de développer une volonté de changer de point de vue, d'être convaincu que nous n'avons peut-être pas raison, d'être surpris par une tournure inattendue des événements au cours d’une réunion, et d'être capable de s'en réjouir. On peut parfois être surpris par l'énergie qui se développe alors. Si la communauté évolue vers un engagement désintéressé, une plus grande unité, une joie partagée pour ce qui se passe, une volonté de soutenir les décisions, il se peut que nous soyons en phase avec l'Esprit de Dieu. Mais si le contraire se produit, nous pouvons avoir la certitude que l'inspiration ne vient pas de Dieu ou qu'elle n'a pas été bien comprise par nous.