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Répertoire

Philippe Henne

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Paul devant Gallion
Paul à Antioche
Apollos à Ephèse et à Corinthe


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Photo: Pixabay

Actes des Apôtres 18, 12-28

12 Sous le proconsulat de Gallion en Grèce, les Juifs, unanimes, se dressèrent contre Paul et l’amenèrent devant le tribunal, 13 en disant : « La manière dont cet individu incite les gens à adorer le Dieu unique est contraire à la loi. » 14 Au moment où Paul allait ouvrir la bouche, Gallion déclara aux Juifs : « S’il s’agissait d’un délit ou d’un méfait grave, je recevrais votre plainte à vous, Juifs, comme il se doit. 15 Mais s’il s’agit de débats sur des mots, sur des noms et sur la Loi qui vous est propre, cela vous regarde. Être juge en ces affaires, moi je m’y refuse. » 16 Et il les chassa du tribunal. 17 Tous alors se saisirent de Sosthène, chef de synagogue, et se mirent à le frapper devant le tribunal, tandis que Gallion restait complètement indifférent. 18 Paul demeura encore assez longtemps à Corinthe. Puis il fit ses adieux aux frères et s’embarqua pour la Syrie, accompagné de Priscille et d’Aquilas. À Cencrées, il s’était fait raser la tête, car le vœu qui le liait avait pris fin. 19 Ils arrivèrent à Éphèse ; il laissa là ses compagnons, mais lui, entrant à la synagogue, se mit à discuter avec les Juifs. 20 Comme ceux-ci lui demandaient de rester plus longtemps, il n’accepta pas. 21 En faisant ses adieux, il dit : « Je reviendrai encore chez vous, si Dieu le veut. » Et, quittant Éphèse, il reprit la mer. 22 Ayant débarqué à Césarée, il monta saluer l’Église de Jérusalem, puis descendit à Antioche. 23 Après y avoir passé quelque temps, Paul partit. Il parcourut successivement le pays galate et la Phrygie, en affermissant tous les disciples. 24 Or, un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, venait d’arriver à Éphèse. C’était un homme éloquent, versé dans les Écritures. 25 Il avait été instruit du Chemin du Seigneur ; dans la ferveur de l’Esprit, il parlait et enseignait avec précision ce qui concerne Jésus, mais, comme baptême, il ne connaissait que celui de Jean. 26 Il se mit donc à parler avec assurance à la synagogue. Quand Priscille et Aquilas l’entendirent, ils le prirent à part et lui exposèrent avec plus de précision le Chemin de Dieu. 27 Comme Apollos voulait se rendre en Grèce, les frères l’y encouragèrent, et écrivirent aux disciples de lui faire bon accueil. Quand il fut arrivé, il rendit de grands services à ceux qui étaient devenus croyants par la grâce de Dieu. 28 En effet, avec vigueur il réfutait publiquement les Juifs, en démontrant par les Écritures que le Christ, c’est Jésus.

Paul devant Gallion | Paul à Antioche | Apollos à Ephèse et à Corinthe

Voilà ! C’est fait, et bien fait. Une femme a remis un beau parleur à sa place. C’était l’humiliation pour Apollos. Ce brillant conférencier était habitué à discourir dans les salons, toujours prêt à donner son avis sur tout et sur rien, toujours sûr de lui quand il pérorait sur des sujets qu’il ne connaissait pas. Il venait d’Alexandrie, une ville fastueuse par sa richesse et par sa culture. C’était là que les rois avaient amassé une des plus grandes bibliothèques de la Méditerranée. C’était là que se dressait une des sept merveilles du monde antique, le phare à l’entrée du port. Les riches armateurs organisaient de somptueux banquets et les philosophes élaboraient des théories très élaborées. Apollos venait de cette ville superbe et orgueilleuse. Il était maintenant à Éphèse. C’était pour lui une petite ville de province. Il avait entendu parler de Jésus. Il en parlait avec enthousiasme, mais il n’y connaissait rien. Il ne savait même pas qu’il y avait un baptême de vie et de résurrection, celui de Jésus. Il ne connaissait que celui de Jean, un baptême de pénitence et de conversion. Cela restait bien triste et un peu étriqué.

Heureusement, un femme se dressa face à lui. Devant tout le monde elle corrigea le petit prétentieux. C’était Priscilla. Elle savait ce que c’était que la vie. Elle avait dû quitter Rome parce qu’elle et tous les chrétiens avaient été chassés par l’empereur. Avec son mari, elle s’était installée à Athènes puis à Éphèse. Tous deux confectionnaient des tentes et des tentures. Elle avait donc surmonté les épreuves de l’exil et de l’infortune. Elle était forte, elle était courageuse, elle n’avait pas peur de prendre la parole quand il le fallait. C’est ainsi qu’elle affronta Apollos, cet habitué des beaux salons.

Puissions-nous devenir comme Priscilla : les difficultés de la vie lui avaient permis de découvrir au plus profond d’elle-même la lumière de la foi et elle avait eu le courage de rétablir la vérité, non pas pour détruire son adversaire, mais pour l’amener à une plus grande découverte, celle d’un Dieu qui était venu pour nous sauver.