Article header background
Répertoire

Olivier Riaudel

image

Prédication de Paul à Damas et à Jérusalem


image

Photo: Pixabay

Actes des Apôtres 9, 20-31

20 et, sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant que celui-ci est le Fils de Dieu. 21 Tous ceux qui écoutaient étaient stupéfaits et disaient : « N’est-ce pas lui qui, à Jérusalem, s’acharnait contre ceux qui invoquent ce nom-là, et n’est-il pas venu ici afin de les ramener enchaînés chez les grands prêtres ? » 22 Mais Saul, avec une force de plus en plus grande, réfutait les Juifs qui habitaient Damas, en démontrant que Jésus est le Christ. 23 Assez longtemps après, les Juifs tinrent conseil en vue de le supprimer. 24 Saul fut informé de leur machination. On faisait même garder les portes de la ville jour et nuit afin de pouvoir le supprimer. 25 Alors ses disciples le prirent de nuit ; ils le firent descendre dans une corbeille, jusqu’en bas, de l’autre côté du rempart. 26 Arrivé à Jérusalem, Saul cherchait à se joindre aux disciples, mais tous avaient peur de lui, car ils ne croyaient pas que lui aussi était un disciple. 27 Alors Barnabé le prit avec lui et le présenta aux Apôtres ; il leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment, à Damas, il s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus. 28 Dès lors, Saul allait et venait dans Jérusalem avec eux, s’exprimant avec assurance au nom du Seigneur. 29 Il parlait aux Juifs de langue grecque, et discutait avec eux. Mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. 30 Mis au courant, les frères l’accompagnèrent jusqu’à Césarée et le firent partir pour Tarse. 31 L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait.

Prédication de Paul à Damas | Paul à Jérusalem

Ce qui me frappe, dans ce passage, c’est la surprise. On ne reconnaît plus Saul. Les juifs tout d’abord : « Tous ceux qui l’entendaient, stupéfaits, disaient : N’est-ce pas lui qui, à Jérusalem, s’acharnait contre ceux qui invoquent ce nom ? N’est-il pas venu ici pour les arrêter et les amener devant les grands prêtres ? ». Si bien que ceux qui sont d’avis de persécuter les chrétiens décident de le supprimer. Et il doit s’enfuir dans une corbeille que ses disciples descendent le long de la muraille. Mais les disciples de Jésus ne le reconnaissent pas non plus : « ils avaient peur de lui, et ne croyaient pas qu’il fut disciple ». Et cette fois-ci il ne s’agira pas de faire le mur dans une corbeille, ni de passer par le toit comme le paralytique de l’évangile : c’est Barnabé qui va introduire Saul dans le groupe des disciples.

Ainsi en va-t-il de celle ou de celui qui s’attache au Christ, de tout son cœur et de tout son être : il est méconnaissable. Non seulement pour ceux qui le connaissaient auparavant, et qui sont frappés de son évolution, mais aussi pour les chrétiens eux-mêmes : n’en fait-il pas trop ? pourquoi agit-il ainsi ? d’habitude, chez nous, on ne vit pas comme cela. Bernanos l’écrivait magnifiquement dans Jeanne, relapse et sainte : « Quel saint eut beaucoup à se louer des gens d’Église ? Hé ! Que font ici les gens d’Église ! Pourquoi veut-on qu’ait accès aux plus héroïques des hommes tel ou tel qui s’assure que le royaume du ciel s’emporte comme un siège à l’Académie, en ménageant tout le monde ? Dieu n’a pas fait l’Église pour la prospérité des saints, mais pour qu’elle transmît leur mémoire, pour que ne fût pas perdu, avec le divin miracle, un torrent d’honneur et de poésie. »