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Répertoire

Maxime Allard

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Transfert de Paul à Césarée | Paul devant Félix


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Photo: Pixabay

Actes des Apôtres 23, 23 - 24, 9

Transfert de Paul à Césarée | Paul devant Félix

23 Il appela alors deux centurions et leur dit : « Que deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents auxiliaires se tiennent prêts à prendre la route de Césarée à partir de la troisième heure de la nuit ; 24 qu’on prépare aussi des montures pour transférer Paul en toute sécurité auprès du gouverneur Félix. » 25 Il écrivit une lettre dont voici le contenu : 26 « Claudius Lysias, au Très excellent Félix, gouverneur, salut. 27 L’homme que voici, dont les Juifs se sont emparés, allait être supprimé par eux. Je suis alors intervenu avec la troupe pour le soustraire au danger, ayant appris qu’il est citoyen romain. 28 Voulant connaître le motif pour lequel les Juifs l’accusaient, je l’ai fait comparaître devant leur Conseil suprême. 29 J’ai constaté qu’il était accusé pour des questions relatives à leur Loi, sans aucun chef d’accusation méritant la mort ou la prison. 30 Après dénonciation devant moi d’un complot contre cet homme, je te l’ai envoyé immédiatement, en donnant également aux accusateurs la consigne d’exposer devant toi ce qu’ils ont contre lui. » 31 Les soldats prirent donc Paul conformément aux ordres reçus, et ils le conduisirent de nuit jusqu’à Antipatris. 32 Le lendemain, ils laissèrent partir avec lui les cavaliers et regagnèrent la forteresse. 33 À leur arrivée à Césarée, après avoir remis la lettre au gouverneur, ils lui présentèrent Paul. 34 Le gouverneur lut la lettre et demanda de quelle province il était ; apprenant qu’il était de Cilicie, 35 il dit : « Je t’entendrai quand tes accusateurs se présenteront, eux aussi. » Et il ordonna de l’incarcérer au prétoire d’Hérode.

01 Cinq jours plus tard, le grand prêtre Ananias descendit à Césarée avec quelques anciens et un avocat, un certain Tertullus. Ils exposèrent devant le gouverneur leurs griefs contre Paul. 02 On fit appeler celui-ci, et Tertullus commença son discours d’accusation : « Nous qui jouissons d’une grande paix grâce à toi et aux réformes dont ta prévoyance a fait bénéficier cette nation, 03 nous accueillons, de toute manière et en tout lieu, ce qui nous vient de toi, Très excellent Félix, avec une immense reconnaissance. 04 Mais pour ne pas t’importuner davantage, je te prie de nous écouter un instant avec toute ta bienveillance. 05 Nous avons constaté que cet homme est un fléau ; il suscite l’émeute chez tous les Juifs du monde entier, étant le chef du groupe des Nazaréens. 06 Il a même tenté de profaner le Temple ; alors nous l’avons arrêté. 08 En l’interrogeant lui-même, tu pourras mieux connaître tout ce dont nous l’accusons. » 09 Les Juifs appuyèrent ce discours en affirmant qu’il en était bien ainsi.

Procès

Pour faire la vérité et la justice, on n’a rien inventé de mieux que les “procès”. On le fait depuis le procès mythique entre Oreste et les Erinyes devant le jury assemblé par Athéna jusqu’aux procès de Nuremberg; des procès de Cicéron contre Verrès jusqu’aux tribunaux internationaux pour le travail et ceux pour le respect des droits humains. Les Actes des Apôtres, pour leur part, contiennent plusieurs procès intentés contre les apôtres et contre Paul.

L’invention des procès permet de dépasser la logique des vengeances privées et de leurs excès. Elle permet de rétablir le respect des personnes lorsqu’elles sont diffamées publiquement ou calomniées. Les institutions de cette invention connaissent des ajustements réguliers pour que justice soit rendue et la vérité rétablie. Car, lentement, progressivement, les humains deviennent sensibles à de nouveaux types de torts, de mensonges et de scandales. Cela a lieu dans les entreprises, la société et jusque dans l’Église et ses arcanes. Et, lentement, progressivement, les procédures sont affinées, les lois améliorées pour que la justice puisse mener à de la concorde et, ultimement, à la paix du Royaume de Dieu espéré dans le sillage de Pâques.

Pourtant, ces institutions demeurent fragiles et vulnérables car elles reposent sur la bonne foi et la bonne volonté. Elles sont vulnérables aux mensonges, à des manipulations des faits, à la corruption des gens qui y interviennent. Quelle désolation lorsque les institutions de justice et de vérité sont détournées de leurs fins. Dans ces cas, les procès et les institutions de justice deviennent des lieux d’oppression et contribuent à démultiplier les injustices! Quelle tristesse lorsque l’attente de vérité est déçue par un empilage de faussetés. Le procès intenté contre Paul à la fin des Actes témoigne de ce type de désastre. Et l’histoire en regorge.

Dans la société et dans l’Église, des détournements et défigurations des instances de justice ont eu lieu… et ont encore lieu. Comment vouloir de manière constante et consciente la justice pour chaque personne, pour les groupes et pour l’ensemble de l’humanité? Comment apprendre cela? Comment le désirer? Comment résister aux tentations d’abuser du système? Peut-être en commençant à tisser des liens de confiance et d’espérance entre nous… Peut-être? Certainement! En tous les cas, le témoignage de Paul tend à faire croire qu’il vaut la peine de s’engager sur ce sentier pour que les espoirs des hommes et des femmes spoliées, violées, maltraités ne soient pas vains. Il y va de la dignité de ces personnes et de notre crédibilité en tant que baptisés dans la mort et la résurrection du Christ.

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