La désaffection des chrétiens par rapport à l'Eglise
Websérie avec Maurice Bellet, né le 19 décembre 1923 à Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine (France) et mort le 5 avril 2018 à Paris. Prêtre catholique français, il était aussi docteur en philosophie et en théologie formé à l'écoute psychanalytique. Il était aussi l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages de théologie, psychanalyse, philosophie et économie.
La désaffection des chrétiens par rapport à l'Eglise et aux rites n'est pas une chose inhabituelle. Quand en-t-il ? Faisons le point avec le philosophe sur les pratiques et pensées actuelles !
"L'Eglise, morte ou vive ?", 1991.
Eglise. A ce mot-là, certains s'en vont. Eglise, dites-vous ? Sans intérêt. D'autres reconnaissent leur lieu, quelquefois bien vite : comme si l'Eglise leur appartenait, ou avec un je-ne-sais-quoi de sectaire. D'autres, beaucoup d'autres éprouvent malaise, ou tristesse, ou ressentiment. L'Eglise leur paraît, plus ou moins, le malheur de l'Evangile. Il me semble que souvent est en cause l'image première qu'on se fait de l'Eglise (un appareil social, des formes culturelles, des jeux de pouvoir... ce qu'on appelle, peut-être à tort, l'institution). Tout le reste s'accroche à cette image. Or, je crois que l'Eglise est premièrement autre chose. C'est cette autre chose que j'essaie de dire, avec toutes ses conséquences - quelquefois violentes.