Le courant.

Qui l'a senti passer ne peut plus l'oublier. Il va d'un pôle à l'autre. Enrichissant l'un, de ce que l'autre perd pour devenir lumière... Courant continu entre pôles de signes contraires qui va de toi, homme, à moi femme. Tel est l'amour.

En me livrant, je t'attire. Et tu me donnes de ta substance, en accueillant mon offrande. Côte à côte étendus, êtres de chair et de sang, de feu et de cendre. Nous sommes deux : deux qui se sont trouvés, et qui, de ce fait, ne seront plus jamais comme deux êtres quelconques, mais comme un seul.

Parce que j'ai pénétré, un jour, aux profondeurs de ton être, j'aspire à les retrouver, et parce que tu as goûté mon fruit secret, tu ne peux plus t'en passer.

Nos lèvres se cherchent, nos corps s'étreignent. Lierre et tronc, irrémédiablement enlacés. Un feu unique les consume, braise ardente du foyer.