Démolition de la maison "Boncompagni" pour élargir la rue
Une nouvelle phase s’ouvre en 1870, lorsque l’état unitaire italien est proclamé et que Rome en devient la capitale. De nombreux couvents sont supprimés, leurs biens confisqués. En raison de son lien direct avec le Saint-Siège, la communauté de Sainte-Marie-Majeure est épargnée. Les religieux doivent toutefois composer avec les vastes projets urbanistiques que le nouveau gouvernement nourrit pour sa capitale.
L’Esquilin, jusque-là constitué essentiellement de jardins et de quelques grandes villas, se voit progressivement envahi par des immeubles de rapport du XIXe siècle. Rues et places sont remodelées pour donner à la ville une allure plus « européenne ». Ainsi, la place devant Sainte-Marie-Majeure est agrandie, et la Via Merulana élargie. Cette dernière opération entraîne la démolition du couvent "Boncompagni". En 1889, le nouvel édifice, tel qu’il se présente aujourd’hui, est achevé, sans toutefois ses deux étages supérieurs de style hôtelier. Ces derniers ne seront ajoutés que dans les années 1920, sur la terrasse, et reliés à l’hôtel aménagé dans une portion restante du jardin. Il s’agissait d’un projet de la province romaine, qui, tout en engageant des dépenses considérables, généra des revenus profitant à la province et à la Pénitencerie.
Année sainte 1950 : afflux croissant de pèlerins et de touristes
Le dernier grand changement a lieu en 1955, non pas tant en ce qui concerne les locaux, mais plutôt dans la composition interne du collège. Après la guerre, Rome devient une ville de plusieurs millions d’habitants. Dans le même temps, l’afflux de pèlerins et de touristes augmente, perceptible déjà lors de l’Année sainte 1950, grâce à des facilités de voyage non plus réservés à l’élite, mais accessibles aussi à Monsieur et Madame Toutlemonde. Cela requiert une adaptation des confessions, notamment à Santa Maria Maggiore, la basilique qui, du fait de sa situation centrale à proximité immédiate de la gare Termini, exerce - et continue d’exercer - une grande attraction.
De nouveaux accords sont conclus entre l’Ordre des frères Prêcheurs et le Saint-Siège. Le gouvernement général reprend la responsabilité à la province romaine. Le nombre de confesseurs est (à nouveau) fixé à douze. Ils viennent de pays divers, parmi lesquels le Canada, l’Australie, l’Inde et l’Argentine. Des Pays-Bas viennent le Père Marcolinus Helling, suivi plus tard du Père Jaime Visker. Depuis la Belgique, c’est dans les années 1990 que le Père Raphaël de Brabandère rejoint le groupe ; il sera prieur à deux reprises au tournant du siècle. Après la chute du rideau de fer, des Européens de l’Est font également leur apparition.
La fameuse « baguette » disparaît
La période du Concile Vatican II ne montre pas beaucoup de changements, si ce n’est peu après le Concile, la disparition de la fameuse « baguette ». Chaque confessionnal en était pourvu. Un fidèle qui s’agenouillait devant le confessionnal pouvait recevoir un léger coup sur la tête avec cette baguette, ce qui lui valait un certain nombre d’indulgences. Les nouvelles évolutions des pratiques religieuses ont entraîné la disparition de la fameuse baguette !
On peut également considérer comme fruit du Concile l’habitude pour tous les confesseurs des quatre basiliques papales de se réunir chaque mois, à la Pénitencerie centrale. Sous la présidence du cardinal grand pénitencier (actuellement le cardinal Angelo De Donatis, ancien vicaire du pape pour le diocèse de Rome), les rencontres s'organisent avec une conférence d'un spécialiste en théologie morale ou d'une autre discipline sur un sujet d’actualité relatif à l’action pastorale de l’Église.