Et c’est pourquoi chaque évangéliste a essayé d’expliquer cette démarche inattendue et surprenante à sa manière. Dans l’évangile d’aujourd’hui, saint Luc trouve une première explication facile et rapide: c’est parce que « tout le monde se faisait baptiser ». Jésus est là dans la foule et il fait comme les autres, non pas parce qu’il n’a rien à faire d’autre, mais parce qu’il veut partager notre vie et notre existence dans les plus petites comme dans les plus grandes choses. Il a été un bébé comme chacun d’entre nous : Marie a dû le langer. Il a été un gamin comme les autres : il a couru dans les rues du village et il s’est blessé au genou en tombant, comme tous les garçons. Il est devenu un adolescent et il a aidé son père à l’atelier, comme tous les jeunes gens. Et il commence sa vie publique en accompagnant tous les juifs au bord du Jourdain pour y recevoir le baptême de pénitence de Jean.
Mais ce qu’il fait là, ce n’est pas par pénitence ou par désir de conversion : il n’a pas besoin de pénitence, ni de conversion, mais il a besoin du soutien de son Père. Et c’est cela qui se passe au bord du Jourdain. Dieu le Père lui dit : « Toi, tu es mon fils bien-aimé; en toi, je trouve ma joie. » Voilà une belle parole qu’on aimerait nous aussi entendre. Ce serait tellement beau si notre conjoint, notre voisin, notre collaborateur pouvait nous dire le matin :
« Je suis content de te voir; c’est toujours avec plaisir que je suis avec toi. »
Cela nous manque tellement, de telles paroles d’encouragement.