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Répertoire
Philippe Henne
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2ème Dimanche ordinaire

C’est très beau et très émouvant de commencer le temps ordinaire avec les noces de Cana. Jusqu’à présent nous étions restés dans la lumière de Noël avec la fête de l’Épiphanie et celle du baptême de Jésus.

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Maintenant les sapins sont partis, les guirlandes sont rangées et les décorations sont remises dans une boite pour longtemps. Tout paraît un peu vide et un peu morne. C’est le temps ordinaire qui commence et il a l’air bien ordinaire.

Et pourtant la liturgie n’a pas voulu nous laisser dans la grisaille de la vie quotidienne. Elle a bien au contraire voulu nous montrer toute la lumière qui jaillit dans notre existence. C’est ainsi qu’elle a voulu commencer par le récit d’une fête, celle d’un mariage. Pour l’Évangile de Jean, c’est la toute première action de Jésus au début de sa vie publique. Avant même qu’il aille au Temple et qu’il discute avec Nicodème, Jésus va à la fête. Sa vie n’est pas marquée par l’ascèse et l’austérité, mais par la joie et un bon repas. Il fait tout pour que cette fête réussisse. Il manque de vin ? Il en apporte. Il ne transforme pas le vin en eau pour éviter que les gens en abusent. Il change l’eau en vin, et en bon vin parce qu’il veut que les gens soient heureux.

“La liturgie a voulu nous montrer toute la lumière qui jaillit de notre existence”

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Jésus veut également montrer ainsi que le mariage est une belle institution. Au départ, Dieu avait créé la femme parce qu’il ne fallait pas que l’homme reste seul. Il l’a créée à partir d’une côte d’Adam, c’est-à-dire de la propre chair de l’homme. La femme a donc la même dignité, la même valeur qu’un homme. On pourrait presque dire que l’homme sans la femme est incomplet. Il a besoin de la femme, c’est ce que dit le Livre de la Genèse. L’homme et la femme sont non seulement complémentaires, mais ils sont indispensables l’un à l’autre.

Mais cette nécessité n’est pas simplement d’ordre pratique. Elle est aussi d’ordre mystique. L’amour conjugal doit conduire les conjoints à découvrir la richesse de l’amour du Christ pour son Église, de l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous. Il y a quelque chose de divin dans l’amour conjugal.

C’est pour cela que l’homme doit imiter Jésus dans son amour conjugal. Il doit faire comme le Christ : être capable de donner sa vie pour sa femme. C’est ce que saint Paul dit dans sa Lettre aux Éphésiens : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église; les maris doivent aimer leurs femmes comme leur propre corps; que chacun aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari. »

On le voit bien dans la première lecture d’aujourd’hui : le Seigneur s’exclame, plein d’amour et d’admiration : « Pour Sion, je ne me tairai pas; comme le mari se réjouit de son épouse, le Seigneur se réjouit de toi. » Oui, cette année est placée sous le signe de l’amour conjugal que le Christ a pour son Église, que Dieu a pour chacun d’entre nous. Disons-lui merci pour tant d’amour.

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Copyright : Lawrence Lew OP