Cette annonce explicite de sa mort et de sa résurrection est d’autant plus étonnante que cela se situe tout au début de l’évangile de Jean, juste après les noces de Cana. On est encore dans une ambiance de fête et voilà que Jésus renverse les tables des changeurs de monnaie et qu’il parle non seulement de sa mort violente, mais aussi de la trahison de tous ses amis. Parce qu’il y a déjà autour de Jésus beaucoup de gens enthousiastes. Et ils sont enthousiastes parce qu’ils ont entendu les belles paroles de Jésus et ils ont vu les miracles qu’il a faits. Et ils en veulent encore plus. C’est pour cela qu’ils le suivent. Mais, à la première difficulté, à la première contrariété, ils disparaîtront tous, laissant Jésus seul, et même parfois criant avec les autres: « à mort, à mort. »

Cela rappelle à chacun d’entre nous le grand défi qui nous est lancé: être fidèles malgré les difficultés. Et elles sont nombreuses, les difficultés dans ce monde et dans l’Église. La guerre ravage l’Ukraine et la bande de Gaza. Des femmes et des enfants sont blessés et beaucoup ont déjà perdu la vie. Nous aussi, nous pouvons nous demander comme nous pouvons aider ces hommes et ces femmes qui souffrent au milieu de tant de difficultés.

Tout d’abord, nous devons faire comme les apôtres après l’Ascension. Une fois que Jésus était monté au ciel, ils sont restés ensemble avec Marie, et ils ont prié ensemble. Même s’ils étaient peu nombreux et un peu tristes à cause du départ de Jésus, ils ont gardé confiance. Ils ont appliqué la recommandation faite par Jésus: « veillez et priez. »

Ils savaient qu’ils n’étaient pas seuls. Marie était là avec eux, et Marie symbolise l’Église. Toute l’Église prie chaque jour avec nous. Nous faisons partie d’un peuple immense, celui des croyants qui, avec nous et en même temps que nous, prient Dieu. Et cela, rien que cela, peut et doit nous rendre confiance. Il y a des églises qui sont pleines et il y a des églises qui sont vides. Il y a des églises détruites et il y a des églises construites, mais partout c’est le même Christ qui reste présent et qui est bien vivant. C’est ce que Jésus voulait dire quand il parlait du Temple de Jérusalem. On pourra le détruire, mais le Corps du Christ, c’est-à-dire l’Église, est et restera toujours vivant partout dans le monde et aussi dans notre vie.

C’est comme cette hostie. On pourra la couper, la rompre. Cela restera toujours le Corps du Christ vivant, ressuscité pour l’éternité.