Reconnaissons que trop souvent nous nous laissons submerger par nos activités, ne plus perdre une minute devient notre leitmotiv. Le « Je n'ai pas le temps » est devenue l'expression fétiche de notre société. Dommage qu'aujourd'hui « je n'ai pas le temps » alors que je suis invité a décliner une telle expression au futur plutôt qu'au présent. Saint Paul, dans sa Lettre, nous invite a découvrir, que notre agitation quotidienne nous conduit à répéter à longueur de journée ce « je n'ai pas le temps ». Cependant si nous osions nous dire « je n'aurai pas le temps », la façon de vivre notre présent changera. Cela peut sembler compliqué, alors je vous convie à écouter et méditer cette chanson (Chanson de Michel Fuguain).

Le « je n'aurai pas le temps », c'est tout simplement reconnaitre et accepter que dans la vie qui nous a été donnée, nous ne serons jamais capable de pouvoir tout faire, tout réaliser. L'univers est trop vaste pour qu'un seul homme, une seule femme arrive à cela. Nous ne sommes pas Dieu. Alors n'est-il pas plus que temps comme le rappelle saint Paul de mettre un ensemble de « il faut » au placard. Ce n'est ni notre agitation, ni notre travail, ni toutes nos petites occupations qui vont nous sauver. La fébrilité nous détourne de notre destinée. C'est avant tout la grâce qui nous sauve. Non pas nous-même et encore moins nos actions. Le salut nous est donné. La réalisation de notre humanité, de notre propre destinée est le sens premier de notre salut. Cela nous est offert pas un Dieu qui aime profondément le monde qu'Il a créé comme le rappelle avec force l'évangile de ce jour.

Comment faire pour comprendre, êtes-vous en droit de me demander ? Tout simplement en nous arrêtant de courir pour nous promener à nouveau sur le chemin de l'essentiel, c'est-à-dire celui qui nous fait découvrir que chaque petit détail est une source de bonheur. L'extraodinaire peut aussi commencer, quand nous nous arrêtons. Souvenons-nous en, en ce temps de carême. Au risque même d'être dépassé par le temps.
Amen.