Nous avons aujourd’hui le tout début de l’Évangile selon saint Luc. L’évangéliste présente son récit comme une oeuvre scientifique. Il insiste sur son travail de recherche : il a consulté les témoins oculaires, ceux qui ont vu de leurs propres yeux tout ce qui s’était passé. Il a ensuite recueilli avec précision tout ce qui lui a été dit. Tout cela, pour avoir un enseignement solide. Ce n’est pas du journalisme dans le mauvais sens du terme, c’est-à-dire des impressions fugitives ou superficielles comme lors d’un accident ou d’une catastrophe naturelle. Non, saint Luc a voulu faire un travail sérieux, en se renseignant auprès de personnes qui ont vu Jésus guérir des malades, qui l’ont entendu prêcher, qui l’ont vu mourir et surtout ressuscité. Ce sont des faits matériels, réels, concrets, pas des impressions ou le fruit de l’imagination.
Cela, c'est important pour lui, comme pour nous. Saint Luc est un peu comme nous, ou nous sommes un peu comme saint Luc, c’est-à-dire que ce n’est pas apôtre qui a connu Jésus personnellement. Il croit, comme nous croyons, en faisant confiance à des témoins proches du Seigneur. Et cela vaut peut-être mieux parce que, regardez la fin de l’Évangile d’aujourd’hui : les gens de son village, de Nazareth, ont du mal à accueillir Jésus pour ce qu’il est, le Fils de Dieu. Ils avaient tellement l’habitude de le voir tous les jours, enfant courir dans les rues, adulte travailler dans l’atelier de son père Joseph. Ils ne pouvaient pas imaginer qu’il pouvait être l’envoyé de Dieu, le Fils du Très-Haut.