Ce qui est plus surprenant encore, c’est que ces paroles ne se trouvent que dans l’Évangile selon saint Luc.
Les autres Évangiles, et en particulier celui de saint Matthieu, présentent les béatitudes, c’est-à-dire les paroles où Jésus dit : « Bienheureux les doux, bienheureux les pacifiques, bienheureux les miséricordieux ». Ici, dans cet Évangile selon saint Luc, on trouve également ces béatitudes : « Bienheureux les pauvres, bienheureux ceux qui ont faim, bienheureux ceux qui pleurent. » Et Jésus dit pourquoi ils sont bienheureux, c’est parce qu’ils connaîtront la richesse, le bonheur et le rire. Après avoir vécu ces périodes de pauvreté et de tristesse, ils seront rétablis dans leur véritable dignité d’enfants de Dieu, avec toute la tendresse de Jésus autour d’eux. Mais, ici, chez saint Luc, c’est la condamnation, l’exclusion, le rejet.
Et c’est d’autant plus étonnant que l’Évangile de Luc est connu pour être celui de la miséricorde.
C’est le seul Évangile qui raconte la parabole du fils prodigue. Et qu’y voit-on ? Un père qui attend avec impatience le retour de son fils et qui lui pardonne toutes ses bêtises. L’Évangile de Luc est aussi le seul qui raconte la rencontre de Jésus avec la femme adultère. Les juifs voulaient la lapider. Jésus lui dit de ne plus recommencer. Partout on trouve la même attitude de Jésus : celle du pardon et de la miséricorde.