Depuis la Veillée pascale, nous avons vécu deux événements particuliers qui interpellent notre foi : d’une part, 536 jeunes adultes ont reçu le baptême en Belgique au cours de la Veillée pascale, et d’autre part, le Pape François est décédé ce lundi 21 avril 2025 à 7 h 35.
Ces nouveaux baptisés ont rencontré Jésus alors qu’ils étaient jeunes adultes. Parmi eux se trouve Assal, une jeune étudiante de la Pastorale Logos. Nous lui adressons nos félicitations les plus sincères ! Cela montre qu’il n’est jamais trop tard pour rencontrer personnellement Jésus, qui a toujours les bras ouverts pour nous accueillir ! Il s’agit d’une rencontre qui ne cesse de se renouveler et de s’actualiser chaque jour.
Lorsqu’on parcourt un tunnel, il y a une lumière au bout, une joie immense.
Nous avons également ressenti cette immense joie le dimanche de Pâques, le 20 avril, lorsque le Pape François a donné sa bénédiction Urbi et Orbi (« à la ville et au monde ») à 50 000 fidèles présents place Saint-Pierre, à Rome. À l’occasion de la célébration de Pâques, son dernier message a été lu, puis le Pape est parti à la rencontre de la foule en papamobile. Le lundi 21 avril, j’ai été frappé d’apprendre le décès du Pape François à l’âge de 88 ans dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe.
Vous avez certainement déjà vécu cette expérience. La perte d’un être cher, comme celle de la disparition du Pape François, est une expérience profondément bouleversante. Il a été inhumé le samedi 26 avril dans la Basilique papale Sainte-Marie-Majeure. Il est parfois nécessaire de se retirer, de fermer la porte derrière soi, peut-être avec l’espoir de pouvoir tout laisser derrière soi comme si plus rien n’existait. C’est pour faire le deuil de l’être aimé qu’on a accompagné jusqu’à la dernière minute.
À la mort de Jésus, le Vendredi Saint, les disciples ont probablement ressenti la même chose : il fallait d’abord tout laisser derrière soi ! Cette prise de distance était liée à la peur de subir le même sort que leur « Seigneur et Maître ». C’est dans ce véritable abri que commence le travail progressif sur ce qui s’est passé et sur ce qui leur est arrivé au cours de ces années passées ensemble. Les souvenirs de leur première rencontre avec Jésus et de l’appel qui les a bouleversés resurgiront alors. Cette première nostalgie sera ravivée.
Et c’est alors que se produit le miracle, au milieu de ce mélange de tristesse, de souvenirs et d’attachement à ce qui ne doit pas être perdu : Jésus apparaît au milieu d’eux. Il devient tangible et palpable. « Que la paix soit avec vous ! » (Jn 20, 21), leur dit-il en faisant son entrée. Il témoigne non seulement par sa présence, mais aussi par les blessures sur ses mains et son côté, marques de la mort qu’il a subie sur la croix. Ces blessures deviennent ses signes de reconnaissance ; elles sont les marques de la souffrance et de la méchanceté humaine subie. Il leur transmet « l’Esprit-Saint » pour vaincre ce pourquoi il a offert sa vie, ce qui l’a conduit à la mort et ce qu’il a vaincu, à savoir « le péché » (cf. Jn 20, 20-23).
Chez Thomas, cette expérience a encore besoin de temps ; il n’est pas avec les autres disciples lorsque Jésus leur apparaît le soir même de la Résurrection. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous » et cela devient encore plus intense : « si je ne le touche pas, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne crois pas ! » (Jn 20, 25).
Une semaine plus tard, Thomas peut faire cette rencontre personnelle avec le Ressuscité. Il voit Jésus s’avancer au milieu d’eux. Jésus s’approche de Thomas. Il se rend accessible à lui, au sens propre du terme. Il s’offre à lui, même dans ses blessures. En tant qu’êtres humains, nous avons peur de dévoiler nos blessures, de les montrer au grand jour. Combien de forces consacrons-nous à dissimuler nos blessures au quotidien ? Combien de fois voyons-nous des personnes devenir amères à cause de leurs blessures, gâcher leur vie et celle des autres ? Jésus, lui, montre ses blessures à ses disciples.