Trois ans passés auprès de Jésus, ce prophète qui disait de si belles choses et surtout qui accomplissait tant de beaux miracles. Avec lui, la cruauté du monde et de la vie paraissaient bien légères par rapport à la force de sa présence. Auprès de lui, chacun se sentait fort, capable de s’ouvrir, de s’épanouir et d’accomplir de belles choses.
Mais voilà : tout cela, c’est le passé.
Un soir, les soldats sont venus. Ils ont arrêté Jésus et ils l’ont crucifié. Il ne reste plus qu’une seule chose à faire : retourner chez soi et reprendre la vie comme avant. C’est ce que Simon-Pierre a fait. Il a dit : « Je m’en vais à la pêche. » Et les apôtres vont avec lui parce qu’ils n’ont plus rien à manger. Mais comment pêcher quand on a des larmes pleins les yeux, quand on n’a plus la force de soulever les filets et de pousser la barque ? La nuit a été longue et ils n’ont rien pris.
Et voilà qu’un étranger, un inconnu leur dit de jeter les filets de l’autre côté. Et ils l’ont fait malgré leur fatigue et leur dégoût de la vie. Et c’est cela qui les a sauvés. Combien de fois, fatigués et dégoûtés, ne sommes-nous pas restés assis sans aucune envie de nous lever, ni de manger, ni de travailler ? Le poids de la tristesse et du chagrin était trop lourd. On se laissait aller au désespoir et à la mélancolie.