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Répertoire
Philippe Henne
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4ème Dimanche de Pâques

Quelle belle promesse ! Ne jamais être séparé du Père. On ose à peine y croire. Parce que le monde dans lequel on vit est marqué par les déchirements et les séparations.

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Crédit photo : Lawrence Lew, op

Il y a les séparations dans le monde entre les pays et parfois même à l’intérieur d’un même pays. Il y a aussi les séparations dans les familles, entre les époux à la suite d’un divorce, entre les enfants et leurs parents à la suite d’une séparation. Il y a aussi les séparations brutales à la suite d’une maladie ou de la mort. On voudrait tellement que les choses restent telles qu’elles sont. Et pourtant tout n’est que séparation.

Jésus ne parlait pas de n’importe quelle séparation. Il parlait d’une séparation brutale. Il parlait de personnes qui venaient arracher les croyants de la main du Père. Il pensait sans doute aux persécutions, aux mauvais traitements infligés aux chrétiens tout simplement parce qu’ils croyaient en Dieu, et pas à l’empereur. Jésus avait d’ailleurs utilisé un terme violent : il avait parlé de ceux qui viendraient arracher les chrétiens.

Mais il y a des séparations qui sont utiles et nécessaires.

Les enfants doivent un jour quitter leurs parents pour aller à l’école. Cela se fait parfois dans les cris et les larmes, mais c’est indispensable. Les jeunes quittent leurs parents pour fonder leur propre foyer. C’est la vie qui continue.

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Crédit photo : Lawrence Lew, op

Et, dans la première lecture, on a un autre exemple de séparation utile et nécessaire. C’est saint Paul qui décide de ne plus s’occuper des juifs, puisqu’ils le rejettent, mais de se tourner vers les païens. Et c’est grâce à cela qu’il a porté la Bonne Nouvelle jusqu’à Rome et que de là, d’autres missionnaires sont venus jusque dans nos régions pour y apporter l’évangile. Saint Paul avait quitté son pays, ses amis, ses compatriotes pour aller vers les étrangers, des gens qui avaient une autre culture, une autre langue et d’autres dieux. Et c’est grâce à lui et à tant d’autres nous sommes aujourd’hui chrétiens.

Ces apôtres et ces missionnaires étaient peut-être arrachés à leurs familles et à leurs amis. Ils restaient pourtant dans la main de Dieu, de la même façon que Jésus, le Fils de Dieu, était toujours resté dans la main de son Père, non seulement pendant son séjour sur terre, mais aussi pendant sa passion. C’est pour cela qu’il a eu le courage d’aller jusqu’au bout. C’est pour cela que des hommes et des femmes, comme le Père Damien et Mère Teresa sont restés jusqu’au bout dans leur milieu de vie si difficile, au milieu de tant de misères, et parfois seuls ou incompris.

C’était parce que eux, comme le Christ, se savaient portés et soutenus par l’amour de Dieu le Père.

C’est à chacun d’entre nous, au cours de cette eucharistie, de retrouver cette douce sensation d’être entourés, enveloppés par l’amour de Dieu.

Alors, oui, vraiment, nous en sommes sûrs, rien jamais, ni personne ne pourra nous arracher à cet amour.

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Crédit photo : AdobeStock