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Répertoire
Philippe Henne
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5ème Dimanche ordinaire

Incroyable ! Saint Pierre est vraiment incroyable de patience et de bonté, tandis que Jésus se conduit comme un homme sans gêne. Ne voilà t-il pas que Pierre et ses compagnons ont travaillé toute la nuit, et tout cela pour rien. Les filets sont vides ! Pierre avait beau les jeter à droit, à gauche, devant, derrière. Rien ! Pas un poisson !

Et, malgré cela, il a fallu encore les laver, les réparer, car à la longue les cordes s’usent et se cassent. C’est un long travail, fastidieux, fait dans le découragement.

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Et voilà que Jésus arrive et s’installe dans une barque, sans rien demander. Une fois installé, il demande qu’on le mène un peu à l’écart de la rive pour qu’il puisse parler à la foule. Comme si Pierre n’avait rien d’autre à faire ! Le pauvre Pierre doit être bien fatigué après toute cette nuit de labeur. Ce n’est pas la première fois que Jésus s’impose comme cela. Il l’avait déjà fait avec la Samaritaine. C’était à midi, à l’heure la plus chaude de la journée. Une femme arrive chercher de l’eau. Jésus ne se lève pas pour l’aider. Non ! Bien au contraire ! Il lui demande de lui donner de l’eau, à lui qui reste à ne rien faire. Et que fait-elle ? La même chose que Pierre : elle rend service. On a envie de leur dire, à tous les deux, qu’ils sont tellement bons qu’ils en sont bêtes.

Et pourtant c’est comme cela que tous deux ont reçu un merveilleux cadeau : la Samaritaine un bel enseignement sur l’eau vive et Pierre une pêche surabondante.

Et c’est cela le premier enseignement de l’Évangile d’aujourd’hui pour chacun d’entre nous :

si on se limite à ce qu’on doit faire, on s’enterre vivants dans la solitude et la routine.

Cela vaut en particulier pour les tâches ménagères, mais aussi pour tous les petits services qu’on peut rendre à la paroisse ou dans le quartier. Il y en a qui préfèrent rester chez eux et ne pas trop parler aux autres de peur qu’on leur demande quelque chose. Et ils restent seuls, tristes.

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Mais il y a une deuxième leçon à tirer de ce récit de la pêche miraculeuse. C’est que Pierre laisse tous ces poissons pour suivre Jésus.

Oui, il n’y a pas d’âge pour se lancer dans une nouvelle aventure avec Jésus.

Les prêtres sont souvent débordés et ils n’ont pas le temps d’être présents dans leurs paroisses. On pourrait leur proposer d’organiser quelque chose : un temps de prière, un échange sur la Parole de Dieu ou une visite chez les parents d’enfants inscrits au catéchisme. Il y a déjà tellement de gens qui font tellement de belles choses dans la paroisse, dans le quartier, autour d’eux. Ils n’ont pas peur de rater le dernier épisode d’un feuilleton à la télé, mais c’est tellement plus intéressant de rencontrer des gens et de leur parler de Dieu. C’est ce qu’a fait Marie. Elle a quitté son petit confort douillet pour avoir un enfant, Jésus, et pour nous le donner.

Cela vaut bien tous les poissons du monde, comme dirait saint Pierre.

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