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Répertoire
Philippe Henne
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Dimanche de Pâques

Comment vivre la résurrection aujourd’hui ?
Voilà la vraie question qui se pose à chacun d’entre nous.

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Crédit photo : AdobeStock

Nous sommes parfois troublés par des doutes personnels que nous n’osons pas avouer. Nous sommes souvent assaillis par l’incrédulité de beaucoup de nos contemporains, et même de
personnes proches dans notre propre famille. Où pourrons-nous donc trouver la source vive qui ranimera notre foi et nous permettra de croire tout simplement en Jésus-Christ ressuscité ?

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente trois réactions tout-à-fait différentes.

La première est celle de Marie-Madeleine :
elle panique, elle est effrayée, elle ne comprend pas : la pierre a été déplacée, le tombeau est vide, on a enlevé le corps de Jésus. Nous sommes parfois confrontés à ce sentiment de désarroi. L’Église est souillée par tant de scandales, les philosophes et les psychologues nous expliquent si souvent à la télévision que c’est une erreur d’être croyants, et même certains prêtres et certains théologiens disent des choses qui nous bousculent et sapent notre foi en Jésus-Christ. Alors Marie-Madeleine est toute perdue. Elle ne sait plus où est Jésus, ce qu’il faut faire, ce qu’il faut croire. Mais elle a une bonne réaction : elle court chez les apôtres. Elle ne reste pas seule avec cette grosse frayeur. Elle se tourne vers l’Église. Ce n’est pas toujours nécessaire de courir chez le curé dès qu’on a un problème de foi. C’est mieux de se retrouver entre croyants le dimanche matin et de prier ensemble. Personne n’a de solutions toutes faites, mais tout le monde a le Saint-Esprit dans son coeur. Nous l’avons reçu au baptême et ensemble nous pouvons nous tourner vers Dieu pour mieux le recevoir.

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Crédit photo : Lawrence Lew op

La deuxième réaction est celle de Pierre : il va voir ce qui se passe, mais il court moins vite que l’autre disciple. C’est normal : il est plus vieux. Il est comme les évêques et le pape. Les plus jeunes veulent tout changer et tout transformer. Certains théologiens et certains prêtres veulent faire la révolution. Mais tout le monde n’a pas la fougue des jeunes chevaux et il arrive parfois que ces jeunes étalons courent vite dans une mauvaise direction. C’est pour cela qu’il est bon que vous et moi, on attende un peu pour voir ce que les évêques et le pape proposent et décident. Cela fait partie d’une forme de sagesse : discerner ce qui est bon et doucement cheminer vers de nouveaux pâturages.

Le plus émouvant, c’est bien entendu la réaction de l’autre disciple. Emporté par la fougue de sa jeunesse, il arrive le premier, mais il laisse Pierre, le prince des apôtres, il le laisse entrer dans le tombeau. Et ce n’est qu’après cela que lui-même franchit le seuil. Et il croit. Cela nous rappelle que la foi, c’est comme un élan qu’on a vers quelqu’un, vers son conjoint et vers Dieu. C’est à partir de petits détails de la vie que l’on découvre le grand mystère de l’amour infini de Dieu pour chacun d’entre nous.

Alors nous sommes de temps en temps comme Marie-Madeleine apeurée par le tombeau vide, ou comme Pierre essoufflé par toute une vie ou comme l’autre disciple toujours prêt à aimer et à être aimé.

Tout cela n’est pas contradictoire, c’est complémentaire et cela dépend des moments,mais c’est le même Dieu et c’est toujours nous, qui, au plus profond de notre coeur, cherchons la présence du Christ dans notre vie.

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Crédit photo : Dominicains de Belgique