Article header background
Répertoire
Philippe Henne
image

8ème Dimanche ordinaire

« Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du coeur » : Luc 6, 45

image

Quelles sont ces personnes au visage triste et amer qui parlent doucement en hochant la tête ? Ils sont là dans le fond de l’église et ne semblent pas heureux. Approchons-nous un instant pour partager leur conversation. Ils murmurent : « C’est fini. Les églises sont vides et il n’y a plus de jeunes. On va tous disparaître. » Eh quoi ! Faudra-t-il célébrer la sainte eucharistie et rentrer chez soi, tout tristes et déçus ? Est-ce là une façon de profiter de la présence du Seigneur et de la générosité de son amour ?

Certes les communautés paroissiales ne sont pas toutes jeunes, joyeuses et chantantes. Mais le Christ lui-même n’a-t-il pas vécu des moments difficiles ? N’était-il pas inquiet quand il vit la plupart de ses disciples partir après son discours sur le pain de vie ? Il leur avait dit qu’il fallait manger son corps et les gens ont été horrifiés. Ils sont partis. Le Christ n’a-t-il pas connu des moments d’angoisse quand il montait à Jérusalem et qu’il savait que ce serait là qu’il connaîtrait la trahison, l’humiliation et la mort ? Jésus n’a-t-il pas connu des moments de solitude alors qu’il était sur la croix et qu’il criait : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Le Christ a connu tous ces moments difficiles, mais il n’a pas été abattu par toutes ces épreuves.

C’était comme le vent qui soufflait sur la plaine. Cela n’empêchait pas le fleuve de répandre ses eaux fécondes sur les terres et sur les cultures. De même, le Christ était porté par l’amour de son Père et c’est cela qu’il le rendait fort en toutes circonstances, même les plus pénibles. C’est comme pour chacun d’entre nous : quand nous devons subir une grave opération chirurgicale, nous sommes effrayés et parfois même angoissés, mais nous sommes soutenus par l’amour et la présence de notre conjoint ou d’amis proches qui veillent sur nous et qui nous portent par leur attention.

Les paroles que nous prononçons devraient refléter la joie de notre coeur.

Connaître Jésus et pouvoir le rencontrer dans sa Parole et dans son Pain devrait être comme une source limpide qui jaillit à l’intérieur de nous. Il y a certes les soucis et les inquiétudes, mais cela ne devrait pas transformer notre esprit en marécage. Mère Teresa était effrayée par le nombre de malades mourant dans les rues de Calcutta, mais elle ne fut pas écrasée par tant de misères. Elle alla à la rencontre de ces malheureux et elle découvrait la présence de Jésus dans leurs yeux. Le Père Damien fut scandalisé par la déportation des lépreux sur une île déserte, mais il était porté et soutenu par l’amour de Dieu. Il leur apporta le bonheur qui rayonnait en lui.

Retrouvons, nous aussi, la joie d’être chrétiens et de pouvoir rencontrer Dieu dans la sainte eucharistie. Alors nos paroles ne seront plus de tristes murmures, mais des cris de joie et d’allégresse.

image

Crédits photos : Lawrence Lew OP & istock