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Répertoire

Philippe Henne

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12ème Dimanche Ordinaire

Avec l’évangile d’aujourd’hui, on passe d’un extrême à l’autre. Dimanche dernier, Jésus nous parlait de la foi qui, petite comme une graine de moutarde, pouvait devenir un grand arbre. Et voilà qu’aujourd’hui les disciples qui sont avec Jésus sont pris de panique. C’est la tempête. C’est la catastrophe et Jésus ne fait rien.

Combien de fois n’avons-nous pas fait cette même expérience : se sentir abandonnés par Jésus ? Le plus triste, c’est quand les enfants sont obligés de traverser de terribles épreuves. Cela peut être la séparation de leurs parents, ou la mort subit du père ou de la mère, ou encore une terrible maladie. Et leurs prières, comme la nôtre, semblent perdues dans le vide.

La Vierge Marie a elle aussi connu de terribles épreuves. N’a-t-elle pas vu son propre fils pendu à une croix ? Son coeur n’a-t-il pas été transpercé par les sept douleurs ? Et pourtant elle est représentée, ici comme la plupart des églises, souriante, les bras ouverts, prête à nous accueillir, tous, hommes et femmes, adultes et enfants. Elle a tout perdu, et elle est prête à tout accueillir. Comment a-t-elle fait ?



« Maître, nous sommes perdus. Cela ne te fait rien ? »

out d’abord, elle n’est pas restée seule. Elle est restée au Cénacle avec les onze apôtres. Elle a prié avec eux. Elle a médité tous les événements de sa vie à la lumière de celle de son fils, Jésus-Christ. Elle s’est alors demandé : « et maintenant, qu’est-ce que tu attends de moi, Seigneur ? Que je reste avec Jean ? » Et elle est restée avec Jean, mais elle fit plus que cela. Elle ne s’est pas uniquement occupée de Jean. Elle s’est occupée de tous les apôtres et, à travers eux, de toute l’Église.

Et c’est cela, le miracle de la foi : porter dans son coeur l’amour de Dieu pour le monde entier et, à partir de petits gestes de charité, ouvrir notre coeur et notre intelligence à toutes les souffrances autour de nous.

Les apôtres avaient raison de crier et de hurler pour réveiller Jésus pendant qu’il dormait dans la barque, mais, il devaient eux aussi chercher à savoir ce qu’ils pourraient faire pour soulager la peur et l’angoisse de leurs frères. Alors, aujourd’hui, déposons nos peines et nos souffrances au pied de l’autel et repartons comme la Vierge Marie, souriants, les bras ouverts, prêts à accueillir les autres et à leur offrir des paroles de consolation et d’amour.