Mais s’agit-il bien de cela dans cet évangile quand Jésus utilise ce titre d’ami? Il semble bien que non, puisque le pauvre a connu la trahison même de ses plus proches compagnons, les apôtres, Pierre en premier. Quand il parle ainsi, Jésus veut bien marquer la différence de relations qu’il veut établir avec chacun d’entre nous. Nous ne sommes plus des serviteurs, c’est-à-dire des hommes soumis à son autorité, prêts à être battus si nous ne faisons pas ce qu’il veut. Nous sommes des amis, c’est-à-dire beaucoup plus que des partenaires. Des partenaires peuvent travailler ensemble sans grande amitié ou affection. Simplement par efficacité chacun évite les disputes ou les querelles. Le plus important, c’est que le boulot soit fait, que le contrat soit rempli. Le soir, on s’en va. On ne connaît plus.
Quand on parle d’ami, on se trouve à un tout autre niveau. Il ne s’agit plus de faire quelque chose, mais de vivre ensemble dans une relation de confiance et d’estime réciproque. Quand on a un ami, on a toujours comme un sentiment d’admiration pour lui, pour son courage, pour son dévouement, pour la qualité de son âme. Grâce à lui, on est comme grandi. Il nous permet de développer davantage ce que nous avons dans le coeur.