Et cela pose à chacun d’entre nous la question de savoir comment nous interpellons Dieu devant les situations tragiques de notre vie et du monde. Nous avons parfois envie d’interpeller Dieu et de lui demander des comptes : comment se fait-il que des peuples entiers se font massacrer ? Comment cela se fait-il que tant d’hommes et de femmes meurent de faim ? Et nous interpellons Dieu, confortablement installés dans notre fauteuil, un verre de whisky à la main et un gros cigare en bouche.

Mais le Christ n’est pas venu hurler sur les pécheurs. Il est venu les appeler et les sauver. Il a appelé Zachée, le percepteur d’impôt malhonnête. Il a invité Matthieu, cet autre percepteur d’impôt, tout aussi magouilleur. Il a aimé Marie-Madeleine, la pécheresse publique. Et Pierre, lui-même, ira baptiser Corneille, le centurion romain, païen et pillard. Et tout cela parce que Dieu ne cherche pas des gens parfaits, qui ne se sont pas salis ou contaminés par le monde, mais parce que Dieu cherche des hommes plongés dans l monde, avec leurs faiblesses et leur grandeur. Il n’y a pas d’un côté le règne de César avec ses turpitudes et de l’autre le royaume de Dieu avec sa pureté. Il y a le royaume de Dieu qui transforme et transfigure le monde déchu de nos orgueils et de nos égoïsmes. Laissons donc Dieu nous transformer afin que nous puissions avec tous nos frères chanter la beauté de son Incarnation et de son infini amour pour chacun d’entre nous.