Et c’est cela, le plus étonnant pendant les persécutions religieuses au début de l’histoire de l’Eglise. Les premiers chrétiens n’ont pas cherché à tuer l’empereur qui les avait condamnés à mort. Ils ont continué à prier pour lui. Saint Paul le leur avait demandé : « que chacun se soumette aux autorités en charge » (Romains 13, 1). Et c’est sans doute ce que nous pouvons, ce que nous devons faire pendant cette période de guerre : prier pour tous les chefs d’Etat et de gouvernement afin que l’Esprit Saint les éclaire et qu’ils se convertissent, qu’ils ne cherchent plus à satisfaire leur ambition personnelle, mais qu’ils veillent au bonheur de tous leurs concitoyens. La prière ne peut pas arrêter la mort, mais elle peut ouvrir l’homme à une autre vie.
C’est ce qui s’est passé avec sainte Thérèse de Lisieux. Elle avait prié pour le salut de Henri Pranzini. Cet homme était un criminel et il avait été condamné à mort par la justice des hommes. Il allait être guillotiné. Thérèse a prié pour lui. En montant sur l’échafaud, Pranzini a embrassé la croix que le prêtre lui présentait. Par ce baiser, il montrait son amour pour Dieu et son désir de se réconcilier avec Lui. C’est ce que le bon larron avait fait sur la croix : demander à être avec Jésus dans son Royaume. Et Jésus l’a accueilli.
Nous vivons parfois dans des situations qui paraissent sans issue. Il semblerait qu’il n’y ait plus rien d’autre à faire qu’à pleurer. Et pourtant il reste toujours la prière. Ce n’est pas elle qui va arrêter la pandémie ou la guerre, mais c’est notre prière, comme celle du vigneron de l’évangile d’aujourd’hui, qui pourra apporter la lumière de l’Esprit Saint à tous nos dirigeants. Alors le Christ pourra leur dire ce qu’il a dit à la femme adultère : « va et ne pèche plus ».