Cette modestie nous permet et nous invite à accepter ce titre de gloire d’être des brebis, les brebis du Seigneur. Certes, dire de quelqu’un que c’est une brebis, un mouton, ce n’est pas une remarque flatteuse. Cela évoque la soumission et la bêtise. Non, sommes-nous prêts à crier, non, je ne suis pas un mouton, je suis fort et fier, prêt à me battre pour ma liberté et mon indépendance. Mais que nous dit le texte ? « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom ». Oui, en vérité, je ne suis pas un homme perdu dans l’immensité froide et sombre de l’univers, je ne suis pas perdu dans le fleuve immense de l’histoire de l’humanité. Fussé-je un grain de sable sur le rivage de l’éternité, Dieu connaît mon nom et il m’appelle par mon nom et je le suis parce qu’il me connaît personnellement. Et ce Dieu, il me met en garde, en garde de suivre de faux bergers, de faux pasteurs. Et quels sont-ils ces pasteurs qui suivent leur propre intérêt ? Ne serait-ce pas moi, moi-même quand emporté par l’orgueil je veux imposer ma conception étroite et partielle de Dieu, quand je parle intelligemment de la vraie Eglise alors que par mes propos je déchire le manteau sacré de Jésus crucifié ?
Oui, l’Evangile d’aujourd’hui nous invite à la modestie et à l’humilité. Non pas à une humilité de ver de terre devant la toute-puissance de Dieu, mais l’humilité admirative du croyant devant l’immense bonté de Dieu pour chacun d’entre nous, l’humilité de celui qui reconnaît que Dieu est beaucoup plus grand, beaucoup plus beau que je ne peux l’imaginer, et qu’avec tous mes frères et sœurs j’essaie de chanter. Oui, Dieu nous appelle tous par notre nom et tous nous le suivons parce qu’il est la voie, la vérité et la vie.