Cet Avent de tendresse, comme l’écrit si bien cette pasteure protestante Francine Corillo est celui que nous vivons chaque jour de nos vies. Nous cherchons à rencontrer Dieu le plus souvent possible mais le cherchons-nous là où il est véritablement ou plutôt là où nous aimons l’enfermer ? Sommes-nous encore capables d’être dérouté par Lui au sens de savoir si nous pouvons quitter la route que nous nous sommes tracés pour suivre la route qu’Il aime emprunter ? Osons-nous quitter le royaume des certitudes qui rassurent pour entrer dans l’empire des questions qui nous mettent, voire remettent en mouvement ? Pouvons-nous, à l’instar des mages, prendre le risque d’errer et de se tromper. Ils ont suivi l’étoile mais sont arrivés d’abord au mauvais endroit et ont rencontré le mauvais roi. Ils ne se sont pas laissés aller. Ils n’ont pas voulu s’enfermer dans un échec. Ils se sont remis debout et ont à nouveau marché à la suite de cette étoile mystérieuse. Par ce simple fait, ces mages de l’évangile nous rappellent que l’échec n’est jamais définitif et que lorsque nous prenons le temps de le comprendre, il devient constitutif de nos existences. L’échec est ainsi une épreuve à toujours traverser. Nous pouvons ainsi grandir à partir de celui-ci, mieux nous comprendre et peut-être aussi mieux nous aimer. Mais pour ce faire, il nous faut nous remettre en marche en cherchant à notre tour notre bonne étoile. Celle-là même qui nous conduit au lieu de la rencontre avec notre Dieu. Une fois encore, lorsque nous avons atteint un tel lieu qui se situe pour chacune et chacun de nous au plus profond de notre être, il nous faut à nouveau être capables d’être déroutés par cet enfant-Dieu qui nous ouvre les bras. Nous sommes comme devant tout enfant face à un grand mystère. Qui est-il ? Que deviendra-t-il ? Quels seront ses goûts, ses qualités, ses défauts ? Quelles questions l’habiteront-il ? Quels seront ses espoirs et ses désirs ? Nous sommes face à ces questions bien seuls car nous n’en connaissons pas les réponses. Si Dieu est venu se manifester dans cet enfant, c’est pour insister sur ce mystère qui le définit par excellence. Toutefois, comme tout mystère celui-ci se laisse découvrir en le vivant. L’enfant couché dans cette crèche vient nous convier à vivre de ce mystère, à accepter l’incertitude de la foi, à continuer à vivre de cette espérance qu’il se révèle à nous chaque jour dans toutes les rencontres que nous sommes amenés à vivre. S’il peut nous arriver de douter de sa divinité, en devenant l’un des nôtres, notre Dieu affirme que Lui ne doute pas de nous et qu’il nous fait confiance et ce, quel que soit notre chemin pour y arriver, quelles qu’aient été nos errances et nos échecs à traverser. Il nous aime debout même lorsque la vie nous pousse à être couchés par la vieillesse ou la maladie. Oui, quel que soit notre état, Dieu nous attend debout ou agenouillé face à Lui pour que nous puissions le prendre dans nos bras et admirer dans un regard de vérité ce que Dieu cherche à nous dire et comment il nous accompagne dans nos questions et dans nos vies. Finalement, cet enfant Dieu n’attend pas grand-chose, simplement que nous donnions non pas quelque chose de nous mais plutôt que nous lui offrions le tout de notre être, c’est-à-dire notre vie tout simplement avec ses errances et ses failles. Ce sont également ces dernières qui laissent passer la lumière de l’étoile qui nous conduit auprès de Lui. Ne traînons plus et partons à sa rencontre en lui offrant ce que nous sommes en vérité. Cela a sans doute encore plus de valeur que l’or, la myrrhe ou l’encens.
Amen.