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Répertoire
Philippe Henne
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17ème Dimanche ordinaire

« Priez, on vous donnera »

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Crédit photo : AdobeStock

Jésus paraît bien prétentieux quand il assure que toutes nos prières seront exaucées. Notre expérience personnelle est toute différente, mais ce n’est pas le plus grave.

Le plus grave, c’est quand on entend un enfant qui nous dit qu’il a tant et tant prié

pour que ses parents ne se séparent pas, et pourtant le couple s’est déchiré et l’enfant en a été profondément marqué. Le plus grave, c’est quand une femme vous dit qu’elle a tellement prié pour que son mari arrête de boire et cela n’a rien changé. Que peut-on dire ? Que peut-on faire devant tant de souffrances ?

Une première piste pour résoudre cette question serait sans doute de penser qu’il y a une différence entre un enfant capricieux et un adulte réfléchi. L’enfant capricieux criera, piquera de violentes colères parce qu’il veut avoir un camion rouge comme cadeau. Et ses parents lui disent non parce qu’il en a déjà un et qu’il faut attendre Saint-Nicolas pour avoir un nouveau cadeau. La caractéristique de l’enfant capricieux, c’est qu’il s’entêtera et se rendra malheureux tant qu’il n’aura pas eu son cadeau. Et il est fort probable qu’il ne l’aura pas.

L’adulte se rend compte qu’il ne pourra pas avoir ce qu’il désire, même si cela lui paraît légitime et bon, comme, par exemple, que son conjoint arrête de boire. Devant ce refus de tout changement ou de toute intervention divine, l’épouse se posera la question de savoir comment elle pourrait mieux formuler sa demande et comment elle pourrait mieux accompagner son époux dans cette démarche. Ainsi, quand quelqu’un cherche du travail, il doit peut-être envisager de changer d’orientation professionnelle, ou quand quelqu’un prie pour la guérison d’un proche, il doit peut-être chercher la meilleure façon de accompagner cette personne pendant son épreuve et l’aider dans sa rééducation.

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crédit photo : AdobeStock

Un bon moyen de mieux formuler sa demande serait peut-être de se demander comment Marie et Joseph, ont pu faire.

Nous n’avons pas beaucoup de renseignements à ce sujet, mais nous savons une chose : c’est qu’ils ne se sont pas laissés écraser par cette nouvelle aventure que le Seigneur leur proposait, avoir chez eux le Fils de Dieu et l’éduquer. C’est sans doute l’expérience de beaucoup de parents : être dépassé par leurs enfants, leurs exigences comme leurs capacités, leur désir de vivre comme leurs rébellions. Parfois, les parents ont été obligés d’abandonner les beaux principes qu’ils avaient. Il ne leur restait que l’amour qu’ils ont pour leurs enfants et le désir de bien faire.

Alors, il ne nous reste plus qu’à faire comme saint Pierre au bord du lac de Galilée. Devant la question posée par Jésus ressuscité, il ne pouvait rien dire d’autre : « Mais oui, tu sais bien que je t’aime », tout en reconnaissant sa faiblesse.

C’est là toute la différence entre un enfant capricieux et un adulte réfléchi. L’enfant croit avoir raison. L’adulte est plus modeste. Il sait qu’il doit encore apprendre. Il est comme Marie :

il médite tout cela dans son coeur pour mieux formuler sa prière et mieux trouver la voie pour trouver la solution.

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