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Répertoire
Philippe Henne
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1er Dimanche de l'Avent

« Tenez-vous prêts »

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Marché de Noël, Gand | DimiTalen, CC0, via Wikimedia Commons

Déjà, beaucoup de magasins ont décoré leurs vitrines de petites lumières scintillantes et de gros cadeaux rutilants, mais les gens marchent vite dans la rue. Tous sont emmitouflés dans leurs manteaux. Ils sont pressés. Ils ont froid. Ils veulent rentrer chez eux.Ne sommes-nous pas un peu comme eux dans la vie de tous les jours ?Souvent pressés, sans jamais vraiment prendre le temps de s’asseoir pour parler l’un avec l’autre si ce n’est de problèmes pratiques immédiats, comme faire les courses, aller conduire l’un à l’école, l’autre à la danse ? Les journées passent à toute allure, les semaines et les mois filent à toute vitesse, et on se retrouve bien des années plus tard avec une maison et un coeur vides : les enfants sont partis et parfois le conjoint aussi.

C’est pour cela que nous sommes ici dans cette église. C’est pour s’arrêter et pour s’asseoir, pour prendre le temps de vivre et retrouver l’essentiel de notre vie.

C’est ce que les gens avaient oublié avant le déluge. C’est ce que les apôtres avaient négligé quand ils étaient avec Jésus. Ils étaient tellement contents et excités de pouvoir marcher avec lui qu’ils ne voulaient pas être dérangés. Un aveugle pouvait crier et supplier au bord du chemin. Ils voulaient le faire taire. Des enfants pouvaient courir autour d’eux ou participer à la réunion. Les apôtres les rejetaient bien vite au loin. Jésus, bien au contraire, avait appelé l’aveugle et il l’avait guéri. il avait fait venir les enfants pour les bénir. Il avait accepté d’être dérangé.

N’avait-il pas quitté le confort du ciel pour venir sur terre et nous rencontrer tous, chacun de nous personnellement ?

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© Kiruthikapalani, CC BY-SA 4.0,via Wikimedia commons

Nous aussi, nous savons qu’il est tellement important de pouvoir être dérangés.

Autrement, on se replie sur soi et on rumine de vieilles histoires du passé. On se plaint aussi des misères du présent et on est tout étonnés d’être seuls et tristes. Mère Teresa et Soeur Emmanuelle étaient bien occupées chacune dans leur travail dans leur école, mais elles ont vu la misère autour d’elles et elles ont voulu y remédier. À partir de ce moment-là, elles n’avaient plus un moment libre, mais leur vie et leur coeur étaient bien remplis. Sainte Bernadette, elle aussi, était bien occupée à chercher du bois et c’était important parce qu’il faisait froid dans le cachot. Mais une dame lui était apparue et toutes les deux, elles se sont mises à prier, et depuis lors beaucoup de personnes ont été guéries dans leur corps et dans leur esprit.

Alors, pendant cette préparation de la fête de Noël,

ne passons pas à toute vitesse devant tous les petits signes que Dieu nous envoie et acceptons d’être dérangés. C’est la meilleure façon d’aimer et d’être aimés.

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© Lawrence Lew, OP