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Répertoire
Philippe Henne
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Christ Roi de l'univers

La célébration de la fête du Christ Roi de l’univers est d’une cruelle actualité. Les canons tonnent en Ukraine, les drones survolent notre pays. La folie meurtrière de la guerre semble emporter certains dirigeants politiques. C’était ce qui se passait aussi quand le pape XI institua cette fête en 1925.

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Mosaique, église saint Etienne et saint Jean de Westminster, Londres© Lawrence Lew, OP

La célébration de la fête du Christ Roi de l’univers est d’une cruelle actualité. Les canons tonnent en Ukraine, les drones survolent notre pays. La folie meurtrière de la guerre semble emporter certains dirigeants politiques. C’était ce qui se passait aussi quand le pape XI institua cette fête en 1925. Mussolini venait de prendre le pouvoir en Italie et Hitler avait commis un coup d’état à Munich.

Le pape voulait rappeler que l’orgueil de certains hommes politiques étaient contraires au message d’amour que le Fils de Dieu était venu apporter sur terre.

Mais qu’est-ce que nous, les chrétiens, nous pouvons faire pour nous opposer à ceux qui veulent faire la guerre pour montrer qu’ils sont les plus forts ?Nous n’avons pas grand-chose, si ce n’est quelqu’un, un homme qui est mort sur une croix, entouré par deux brigands. Et l’un de ces deux brigands est vraiment touchant par ses dernières paroles : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » et plus encore par celles qui précèdent : « nous avons ce que nous méritons ». Il reconnaît qu’il est un criminel, et un grand criminel puisqu’on l’a condamné au supplice de la croix, mais, malgré tout, il se tourne vers Jésus pour obtenir une belle place dans son royaume. Quelle audace et quelle innocence !

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Jésus et les deux larrons,Fra Angelico, couvent dominicain de Saint Marc à Florence © Lawrence Lew, OP

Nous aussi, nous sommes parfois noyés par les difficultés et la routine de la vie quotidienne au point d’oublier tout ce que nous devons à Dieu alors que parfois nous lui demandons encore et encore de nouvelles choses. Nous sommes souvent comme un petit garçon qui joue dans un parc de la ville. Il est là avec sa maman et son ballon, mais il est tellement occupé par son jeu qu’il court et s’éloigne de sa mère. Soudain il se redresse, il regarde à gauche, il regarde à droite, il ne voit plus sa maman. Alors il se met à pleurer parce qu’il est perdu et qu’il ne se sent plus protégé.

C’est un peu pour cela qu’au début de la messe nous demandons pardon à Dieu, non pas parce que nous avons commis de gros péchés, mais parce que, sans le vouloir et sans nous en rendre compte, nous nous sommes éloignés de Dieu. Les petites affaires de la vie courante ou les grandes souffrances dans notre corps nous ont tellement accaparés qu’on en avait oublié que Dieu veillait sur nous.

C’est ce que tous les moines et tous les prêtres disent au début de chaque prière : « Dieu, viens à mon aide. »

Oui, ils supplient Dieu de venir à leur aide parce qu’ils savent que, sans son aide et sa présence, ils sont perdus comme le petit garçon dans le parc.

Alors, aujourd’hui, profitons de ce moment de prière pour nous rapprocher de Jésus, pour goûter son eucharistie et la communauté autour de nous. Nous pourrons alors dire avec le bon larron : « Seigneur, souviens-toi de moi », parce que la plus belle chose qu’on puisse souhaiter, c’est d’être auprès de Jésus avec tous nos frères et soeurs dans la foi.

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© Lawrence Lew, OP