« Paix à cette maison » : telles devaient être les premières paroles que les disciples devaient prononcer en entrant chez des inconnus, car Jésus avait envoyé ses compagnons dans des villes et des localités qu’ils n’avaient pas encore traversées. On imagine la stupeur et la méfiance de ces habitants souvent repliés sur eux-mêmes, toujours inquiets qu’on vienne les attaquer et les voler. Voilà pourquoi, dans ce sombre contexte, les disciples devaient dire : « Paix à cette maison. » Le premier but était de rassurer les habitants : « Non, nous ne sommes pas des voleurs de grand chemin. Oui, nous venons avec de bonnes intentions », voilà comment les disciples pouvaient expliquer cette salutation. Ils montraient leurs mains : elles étaient vides, ils n’avaient pas d’armes. Cela n’est pas évident. Il suffit de voir dans nos campagnes les riches demeures entourées de grilles avec de gros portails fortifiés. Dans les villes aussi, les appartements devaient être sécurisés. Les portes sont épaisses. Les fenêtres sont équipées d’alarme. Nombreuses sont les personnes qui n’osent pas sortir le soir.
Voilà pourquoi nos messes dominicales peuvent être des moments privilégiés de paix.
En Norvège, à Oslo, l’entrée de l’église des Dominicains s’appelle la chambre d’armes.
Cela fait référence à une vieille coutume qui consistait à déposer ses armes en entrant dans une maison.