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Répertoire
Philippe Henne
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16ème Dimanche ordinaire

Marthe et Marie

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Crédit photo : Lawrence Lew op

Il n’y a rien de plus dangereux que vouloir faire des choses parfaites.

C’est un peu triste, mais parfois la maîtresse de maison se donne beaucoup de mal pour que la maison soit bien propre, la décoration jolie et joyeuse, le repas parfait, excellent. La pauvre s’est donné tant de mal et se donne tant de mal qu’elle est fatiguée, énervée, et finalement elle éclate de colère parce que les enfants traînent, que le mari ne lui donne pas un coup de main, que le chien est dans le chemin. Rien ne va bien. C’est la crise. L’atmosphère est gâchée par ce coup de colère. Les plats préparés avec tant de soin ne paraissent pas avoir de goût. C’est triste de voir tant d’énergie dépensée pour obtenir le résultat justement opposé à ce que la maîtresse de maison avait espéré réussir.

Nous sommes tous placés devant ce même danger. Il est parfois plus simple pour un père de famille de se dévouer à son travail et assurer ainsi un bon revenu que de s’asseoir et d’écouter le babillage des petits ou les théories fumeuses des grands, mais cela fait partie de la vie de famille. Il en est de même pour certains couples. La mère de famille déçue par l’attitude de son époux décide de tout investir dans sa relation avec les enfants, et puis vient le jour où ils partent et elle se retrouve bien seule. Elle avait pourtant tout donné.

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Crédit photo : Lawrence Lew op

Il en est de même dans notre vie de foi.

Nous sommes parfois engagés dans de belles activités paroissiales ou caritatives, mais nous oublions parfois d’écouter nos frères et soeurs qui sont là à côté de nous et qui oeuvrent avec nous. Ils ont pourtant de bien lourdes choses sur le coeur et nous courons ici et là pour trouver une bonne chaise ou préparer une belle leçon de catéchèse. Parfois même nous nous énervons pour de petits détails et nous oublions la détresse de cet enfant, de cette collègue qui travaille avec nous. Ceux et celles qui travaillent dans la distribution de nourriture aux plus démunis savent toute l’importance de la rencontre avec ces personnes en détresse. Ce n’est pas seulement de pain dont ils ont besoin, c’est aussi d’attention et d’écoute.

Ne pourrait-on pas dire que c’est peut-être un peu la même chose avec Jésus ?

Nous faisons de notre mieux dans notre famille, dans notre travail, avec nos amis, dans notre paroisse, mais nous avons beaucoup de mal à rester assis en silence un instant avec Dieu. Certes, nous ne sommes pas tous des contemplatifs capables de rester une demi-heure devant le Saint-Sacrement en adoration, mais ce que nous pouvons faire, c’est ce que nous faisons ici : nous rassembler pour prier Dieu; Ce que nous pouvons faire aussi, ce serait saluer le Seigneur de temps en temps, en lui disant merci. C’est si joli, un petit sourire furtif pendant la journée. Je suis sûr que cela fait plaisir à Jésus.

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Crédit photo : Lawrence Lew op